vendredi 26 octobre 2012

L'IVG enfin remboursée !

Aujourd'hui je pense avec ferveur à Simone Veil lorsqu'elle prit la parole devant l'Assemblée nationale en tant que ministre de la Santé pour proposer la légalisation de l'avortement. C'était le 26 novembre 1974. Huée mais déterminée, Simone Veil verra sa proposition votée le 17 janvier 1975...



Près de quarante ans plus tard, l'avortement continue de susciter des polémiques. Et malgré tout, nos députés ont réussi aujourd'hui à obtenir un remboursement total de l'IVG. Ce n'était le cas que pour les mineures et les patientes couvertes par la CMU. Dès 2013, l'ensemble des femmes pourra bénéficier de cette loi, et d'un remboursement à 100% de la part de l'Assurance Maladie. 
A la tribune aujourd'hui, une femme, une autre. Marisol Touraine, ministre de la Santé. Elle a insisté sur le fait qu'"un avortement n'est jamais un acte anodin". 
Devant son poste cet après-midi, Marine Lepen a dû ronger son frein... Celle qui souhaitait "dire stop aux IVG de confort" n'est pas... confortée dans ses pensées. La présidente du FN voulait un déremboursement des avortements. Le tâcle des députés devrait la bouter hors d'elle-même. De France, ce ne serait pas mal non plus. Direction Washington où l'excellent Romney pourrait faire d'elle sa meilleure ambassadrice anti-IVG, puisque "la vie est sacrée, même si elle découle d'un viol...."
Bref, heureusement, nous vivons en France. Nous sommes des femmes libérées (on dit salope en américain et en Lepénien), nous avortons chaque mois parce que c'est une méthode de contraception fiable. Et maintenant, nous pourrons le faire gratuitement, sur le dos du bon contribuable qui, lui, vote pour Jeanne d'Arc, élève 9 poucets et trompe sa femme avec Romney.
M'enfin, ce que j'en dis....


samedi 29 septembre 2012

L'ordi de région : une mascarade à 496 euros…


En région Languedoc-Roussillon, on n'a pas d'argent mais des idées électorales à revendre. Ainsi depuis l'an passé, chaque élève de seconde se voit remettre un ordinateur portable gratuitement et sans contrepartie. 
Cette année, 32 000 jeunes sont concernés. Une aubaine pour ceux qui veulent glaner des sous sur internet....



Quelques soient les revenus de la famille, chaque élève y a droit. Un portable Dell au design plaisant. C'est unique en France. Une idée de notre défunt Frêche aux idées toujours en avance sur les modes. Une longueur de trop visiblement car, oh surprise, l'ordi de Région n'est pas toléré en cours (dans la plupart des lycées). 
D'une part les enseignants n'ont pas été préparés à l'outil et continuent de diffuser de bons vieux polycopiés et de noter au tableau l'essentiel. 
D'autre part les jeunes ont vite tendance à bavasser sur facebook via une connexion wifi diffusée par Iphone. Toujours plus intéressant que le cours de bio-chimie de monsieur Vaseline.
Qu'importe ensuite que l'ado dispose déjà d'un tel outil. Mon fils Théo était déjà équipé, il a pu céder le sien à son frère…. Mais le plus marrant est de consulter les offres sur le bon coin ou ebay. Force est de constater que l'ordi se revend bien. Et c'est navrant. 
L'an passé, près de 32 000 portables ont été distribués pour un coût unitaire de 496 euros. Vive la crise. 
La charge totale ? 47,4 millions... Pour un outil qui n'est pas le bienvenu dans les salles de cours. Mais qui est assez puissant pour héberger "Warcraft " en ligne… 
"Les ordinateurs sont invendables" précise Jean Bourquin, président de Région, rappelant que les lycéens et les parents doivent répondre de cet outil durant les trois dernières années de leur scolarité. 
Une mascarade. Le corps enseignant n'a ni le temps, ni l'envie, d'assurer le suivi des ordis de région. Quant à la région LR, pourquoi n'a-t-elle pas mis en place une commission chargée de vérifier le devenir des portables ? 
Ou mieux, préparer en amont le corps professoral à intégrer l'outil à l'enseignement. 
Enfin, mais ce que j'en pense…. Il aurait été plus judicieux d'équiper l'ensemble des établissements d'espaces numériques conséquents dans lequel les jeunes qui ne disposent pas d'ordi chez eux auraient eu des postes de travail à leur disposition. 
Moins électoral mais plus égalitaire….

lundi 10 septembre 2012

Haro sur la culture : crise de foi à gauche.


La culture, finalement, c'est de la confiture. Pas nécessaire d'en rajouter sur la tartine. Une nourriture de l'esprit qui fait prendre trop de poids au budget. Alors on coupe au fil à beurre dans le gras. C'est la crise de foi…



Sous l'ère Sarko, j'aurais compris.  On ne s'était d'ailleurs pas gêné pour augmenter la taxe sur les produits culturels. La décision n'avait pas fait grand bruit. Ceux qui pouvaient continuer de payer ont joué le jeu. 
Aujourd'hui, les décisions d'Aurélie Filippetti tranchent dans le vif. Il y a bien entendu tous les projets culturels entamés par le précédent gouvernement qui sont stoppés. ça sonne un peu comme une vengeance. Un tâcle tout au moins.
Il y a en parallèle d'autres scénarii à réécrire, ce qui en langage "production de pouvoir" signifie "voir venir, annuler entre-temps". 
La culture… C'est ce qu'il reste en fin de mois quand on a tout payé. C'est un luxe, certainement. 
La culture… Le Graal de toute une frange de population qui n'a pas les moyens, juste quelques moyens, et qui se console en accédant aux délices de l'art, sous toutes ses formes. 
Des Français moyens  qui depuis hier soir croulent sous les mesures d'un gouvernement de gauche plus à droite qu'il n'y paraît. 
Encore que l'URSS et la Chine se revendiquent socialistes. Suivons donc l'exemple. Emprisonnons les écrivains !  Brûlons les livres ! Faisons taire les leaders d'opinion ! Transformons les musées en prison au nom de la rentabilité. Parce qu'avec l'augmentation des impôts qui nous est promise il y a peu de chance qu'il nous reste trois kopeck pour se cultiver.
Enfin, moi, ce que j'en dis...

jeudi 6 septembre 2012

Que serait le Réunionnais sans la suprématie Zoreil ?


Avant de lire cette Zumeur, un brin de lecture s'impose. Mon amie Lola (une zoréole au QI douteux...) m'a fait suivre ce lien que je vous enjoins à consulter avant de mesurer l'étendue de ma colère…




En préambule, j'explose. Tant de conneries appuyées par tant de références douteuses me font tressauter. Je passe sur le mauvais Français pour m'attacher à l'essence de ce billet (?), article (?). Insupportable. Inacceptable. Mais, souvent, quand les petits esprits s'imprègnent de folies de grandeur intellectuelle (Ref Molière), le pire est à craindre. Et le pire, c'est ce torchon écrit, j'en jurerais, par un zoreil imbu (de rhum ?) qui n'a juste rien compris à la beauté de mon île, à sa richesse, ses cultures, son ouverture, sa tolérance et précisément, son intelligence dont nous devrions plus souvent, nous autres "pétromolitains", nous imprégner….

"Déjà notons que pour réussir un test de QI, il faut au moins maîtriser la lecture, le calcul et le vocabulaire. Or notre île compte au bas mot 120 000 illettrés (pour la plupart majeurs et électeurs…). Ce qui veut dire que ceux-ci font lourdement chuter la moyenne de la Réunion."
J'adore l'insistance sur la notion de droit de vote. Faut-il avoir fait l'Ena pour devenir citoyen ? Faut-il interdire le droit de vote à ceux dont le score est inférieur à 100 ? (moyenne métropolitaine…). En outre j'ajouterai qu'un test de QI n'engage que celui qui le fait subir, et certainement pas l'être dont la logique dépasse souvent l'idiot bête qui pose les questions, souvent énigmatiques, de ce genre de quadrillage mesquin et réducteur. Quant à l'expression "faire lourdement chuter la moyenne" revient à jeter la pierre à ceux qui, effectivement, n'ont pas eu la chance d'accéder à l'éducation dont l' (h)auteur semble se gausser…




"Ensuite rappelons que la logique et la rapidité mentale sont également nécessaires pour obtenir un haut QI. Ces facultés ne s’obtiennent que par la pratique régulière de la réflexion. Mais sont-elles développées à la Réunion ?"
Des propos qui laissent pantois. Empreints à la fois de racisme primaire, d'ignorance et de bêtise surannée… Ah voilà, je perds mon sang froid ! Mais comment peut-on proférer de telles bêtises ? "La pratique régulière de la réflexion…" Alors s'impose dans mon cervelet mi-créole l'image de la BD " Aux temps bénis des colonies" (les Créoles y reconnaîtront la référence Cri du Margouillat…). 



"De plus, lorsqu’on voit que la presse locale ne pratique aucun débat économique, encore moins politique, on comprend que cela a une conséquence sur la pensée dominante: moins on réfléchit et plus on est normal. De fait, la curiosité intellectuelle et l’esprit critique sont annihilés par le dénigrement de l’éducation et l’absence totale d’information. Ce qui empêche alors de percuter rapidement sur tout sujet, y compris au teste de QI."
Là, j'avions pas suivi le raisonnement qui trace un trait d'union entre "presse de merde" et "intelligence percutante". En même temps, je suis journaliste… Et j'ai été formée à la Réunion…. Disons alors que je suis de parti pris… Je retiens donc simplement et bêtement, puisque je suis journaliste, et plus réunionnaise de coeur, d'âme et de culture que zoreil, que je n'ai ni curiosité intellectuelle, ni esprit critique. Et ça vaut mieux parce que sinon, je traînerais l'auteur de ce texte devant les tribunaux. 

".Aussi l’ethnocentrisme et la suffisance deviennent la norme et interdisent alors tout échange avec l’extérieur, pourtant facteur d’enrichissement mutuel. Ce qui fatalement génère une société extrême et repliée sur elle-même (sacré paradoxe quand on sait que les Réunionnais viennent du monde entier), comme celle décrite dans le film Le Village.
On sent la référence cinématographique de haute volée. Et là, on prend réellement peur en constatant que le scribouillard qui a pondu ce tissu d'âneries n'a sans doute pas, pour sa part, un QI plus élévé que les "attardés mentaux" dont il parle. Ethnocentrisme ! Rien de moins ! C'est drôle comme les points de vue divergent d'une expérience à l'autre. Dix ans de Réunion m'ont montré les mille et une facettes d'un peuple aux cultures les plus diversifiées, riches d'échanges comme d'apports, mais jamais figées. Tout l'inverse d'une supposée position foetale.

Je vous passe l'affligeant chapitre sur la supposée dictature de l'esprit comme de l'économie dispensée par quelque politique (on sent un vieille haine anti Vergès poindre, un peu dépassée. Le gars a juste quinze ans de retard…). Mais on rit à gorge déployée de voir le "gouvernement îlien" comparé à l'Etat dénoncé dans le film Matrix. Pour sûr, ce gars là regarde M6. 
Quant à l'éventuelle volonté que le peuple réunionnais aurait de résister, je cite là encore : "Ils seront de toute façon boycottés et/ou insultés par les moyens de communication de masse que sont les journaux. Car les politiques, dans leur grande perfidie, ont bien pris soin de verrouiller tous les mass media locaux.
Ah…. La bonne vielle théorie du complot…. Je me disais, aussi, que par certains côtés, ce chroniqueur de volée supérieure me rappelait un peu Lepen… Confrères de là-bas, j'attends vos réactions avec une impatience non dissimulée… (Mention spéciale à François et David qui se reconnaîtront).

Je zappe également l'affreux chapitre-hommage aux zoreils éclairés qui ont su apporter un peu de lumière à nos dégénérés, vivants, je cite "dans les ténèbres de la caverne". Socrate livre de chevet de cet abruti ? Laissez moi rire. Jaune.
Ne retenons que l'essentiel d'une si piètre tirade : Les "Créopolitains" (oupsss, quel néologisme ridicule et prétentieux pour nommer un zoréol !). "Incorruptibles, peut-être un jour seront-ils les objecteurs de conscience qu’attend notre Réunion du 21ème siècle ? Les éleveurs de notre QI et donc de notre dignité…
C'est pas Ta Réunion mon gars, c'est La Réunion des gens qui y ont appris l'humanité, et même l'humanisme. La Réunion de ceux qui l'ont bâtie grâce à des sentiments non emprunts de préjugés grotesques. Alors rente out case et casse ta plume.

Enfin, j'aime particulièrement la conclusion, pathétique envolée lyrique d'un inculte méprisant qui, pour ce que j'en pense, a tous les atouts d'un colonialiste "dégénéré" au QI "d''attardé mental" qui n'arrive pas à la cheville du 70 réunionnais : "Pensons aussi que le quotient intellectuel moyen des Français ne devait pas non plus voler très haut avant la Révolution de 1789… Tout espoir est permis.
Mais c'est vrai. Il a raison. Sûr qu'il fallait être con pour préparer et revendiquer la liberté, la République, réinventer l'Histoire pour que l'homme devienne Homme. Car effectivement l'espoir est à la base de toute évolution. En ce qui vous concerne, monsieur, il n'y en a pas. Ni d'espoir. Ni d'évolution à attendre.
Mais vous savez, ce que j'en dis….

vendredi 24 août 2012

Les couleurs de la haine

Fou ce que la mort d'une "icône" peut susciter comme sentiments ambivalents chez le descendant du singe. JLD s'est éteint aujourd'hui. Et les réseaux sociaux, engorgés, ont frôlé l'apoplexie. J'ai lu, insensible, et  découvert combien célébrité pouvait rimer avec saleté.

 Jean-Luc Delarue a rendu l'âme (à qui de droit. Me demandez pas, j'en sais foutre rien). Jeune et encore beau sur les derniers clichés autorisés.
Toute la sainte journée, mon téléphone a bipé. Les twitts ont succédé aux tweets. Et dans notre malheur, un coup de chance,  l'iphone de Valou T épouse H n'avait plus de batterie. Ce qui n'a pas empêché un vaste défouloir de bons mais surtout, de mauvais sentiments.




En buvant ce soir un  coup à l'humanité, m'est venue cette question : qu'est ce qui a changé depuis la mort de Badinter.... Rien. La mort est restée une punition. Je ne parle bien évidemment pas ici du massacre massif de populations dont l'audimat frise celui d'Arte à 2h du matin.
Non. Je parle de la Vraie Mort. Celle qui touche parce qu'elle parle. La mort d'une "icône" de la télévision. Le mort à-la-mode-de-chez-nous. Celle qu'on idéalise. Celle qui réveille nos pulsions. De jalousie, de haine et souvent peu de pitié.
J'ai lu quelques clichés éplorés. Mais j'ai surtout perçu le ressentiment de non-personnes empressées d'enterrer celui qu'elles idôlatraient quelques années auparavant.
JLD, ce génie du PAF, qui a su imposer une nouvelle image du petit écran avant de s'envoyer en l'air et  au ciel à coups de rails, d'insultes et de coups de rouge.
JLD, le gendre idéal avant qu'il ne devienne le putching ball des petits média.
JLD ne pouvait pas monter si haut pour ne pas descendre aussi bas.
JLD ne pouvait pas réussir aussi facilement sans le payer. Le prix fort. La mort.
J'ai lu à ce propos des posts incroyables. Des "Bien fait", des "Il l'a mérité". Des "Qu'il crève, encore et encore et encore". Et je me suis dit. La peine de mort, était-ce autre chose ? Des "gens" qui scandent leur bonheur de voir souffrir, puis disparaître, un être ? Mais quelle personne faut-il être pour souhaiter autant de mal ?
Je ne suis pas sa femme. Ni son amie. Je suis juste un être humain. Et je ne comprends pas, en toute naïveté, quel plaisir on peut prendre au décès de quelqu'un, fut-il même un criminel. Ce qui en l'occurrence, aurait pu être le cas... (ref vol AF N° 75 566 ?).
Ses tords, s'il en a, est de n'avoir pas eu le temps de se réhabiliter devant les caméras. D'avoir accepté ses erreurs. D'avoir avoué ses addictions. D'avoir parlé de sa maladie, qui le rongeait. Toutes ces petites choses qui le rendaient humain. Et les petites gens préfèrent les Dieux. Les morts brutales confèrent un héroïsme que l'agonie ne permet pas.
M'enfin, vous savez ce que j'en pense.


samedi 18 août 2012

La boussole


J'ai perdu tout sens de l'orientation. C'est arrivé ce soir. Et Dieu sait pourquoi, j'ai immédiatement raccordé les fils rouges au bouton écarlate qui me sert de cerveau. C'est arrivé, c'est tout. Fatigue, absence, solitude. Des sentiments universellement communs qui, conjugués au présent, sèment une zizanie contagieuse depuis le coeur, jusqu'à l'esprit.



Quand le temps se fait rude. Quand il se fait sentir. Quand il pèse, même, plus lourd qu'il ne devrait. Quand il n'en finit pas. Quand il se prélasse jusqu'aux dernières secondes qu'ils envoient mourir en écho de minutes passablement perverses.  Alors je me retourne. Et je vois, sur le pas de mes rêves, une enfant aux yeux graves qui regarde par delà, derrière ou devant. Peut-être même de biais. C'est incertain. 
Mais vers demain. Sûrement. C'est certain. 
Ce regard là qui me hante n'est pas le mien. Simplement, celui du chagrin.
Quand on sait lire par delà les familles, les histoires, les bonheurs et puis quand on apprend, enfin, à déchiffrer les signes.
Quand on croit tout savoir, des familles, des histoires, des bonheurs pour comprendre qu'enfin, rien restera sans fin.
Quand on a tout vécu des familles, des histoires, des bonheurs, quand tout se résume en sorte à fine peau de chagrin.
Alors, alors on se retourne vers l'enfant. Ses yeux graves. Son visage, incertain. Penché. Vers demain croyait-on ? Vers demain ? Mais il hésite voyez-vous, il oscille. Tellement, qu'on ne sait plus quelle boussole l'anime. Tellement qu'on se sait plus quel sens lui donner. Tellement qu'on ne sait plus bien qui l'on a pu aimer.

samedi 28 juillet 2012

Une deux-chevaux, ça corne énormément.

Mamie ne klaxonnait pas. Non. Mamie cornait. Au volant d'une antique 2CV grise au plancher troué, elle dévalait les collines alentours accrochée au volant. Et nous, derrière, savions ce que cela signifiait : quelques frayeurs dans les tournants mais au final, quelques bonbons glanés à l'épicerie d'Origny...


Le pied figé sur l'embrayage, Mamie faisait rugir la vieille traction et enfumait le garage et nous avec. Il fallait faire chauffer l'engin plusieurs minutes avant de prendre la route, sans quoi elle calait avant même l'arrivée au portail pour ne plus démarrer. La 2CV vivait là à l'année. Et ne nous servait que pendant les vacances scolaires. Elle nous faisait donc bien souvent payer nos absences en refusant obstinément de ronronner. Une catastrophe pour nous qui devions alors grimper dans la Peugeot rouge bordeaux d'oncle Jean-Claude aux relents écoeurants de gitanes sans filtre. Cacole, comme l'appelait Xavier, n'existait pas sans son mégot calé au coin de la bouche. Autant dire que de deux maux, nous préférions la deux-chevaux grise conduite par Mamie...
L'intérêt, c'est que nous pouvions voir défiler la chaussée en baissant le regard. Le plancher mangé par la rouille laissait béants des trous toujours plus larges chaque saison. En général, nous restions recroquevillés sur la banquette, au cas où...
Foigny surplombait tous les lieux-dits, tous les villages de notre petit coin de Thiérache. A croire que nous habitions en montagne car toutes les routes qui partaient du chalet descendaient en zig-zag quelque que soit notre destination. Et Mamie cornait, cornait et re-cornait encore à chaque virage, en freinant brusquement et nous manquions chaque fois de passer par devant. Des ceintures, il n'y en avait pas. Pas plus que de gendarmes, pas plus que de voitures à croiser. Et pourtant, Mamie cornait. Au cas où des vaches traverseraient. Au cas où... 
Nous gloussions. Je la soupçonne aujourd'hui d'avoir accentuer ses pouets intempestifs pour entendre nos rires. Elle n'aimait rien autant que de nous voir heureux. Et nous n'aimions rien autant que de la voir sourire, subrepticement.
Les grands jours de ravitaillement, nous allions jusqu'à Hirson. Et parfois, en rejoignant l'unique nationale de la région, il nous arrivait de croiser d'autres deux-chevaux. Les vertes nous propulsaient dans un état d'excitation tel que je me souviens d'embardées mémorables de Mamie surprise par nos hurlements. C'était au premier qui crierait "deux chevaux verte sans retouche!!!!". Et de se pincer mutuellement jusqu'à ce que, fatalement, l'un d'entre nous pleure et que Mamie menace de ne pas acheter nos soucoupes volantes (bonbon belge, sorte d'hostie fourrée d'acide citrique absolument indigeste)




"La paix" clamait-elle. "La paix" ! Appel au respect. Appel au calme. Mamie ne criait jamais. Elle demandait. Et nous obéissions. Elle nous déposait à la piscine municipal d'Hirson. Les petits, les grands, sans surveillance aucune mais une interdiction : celle d'investir le grand bassin. Elle nous récupérait, les courses faites, et je vous passe les deux chevaux vertes au retour, les coups de corne pour
regagner le chalet et la bagarre pour savoir qui aurait l'honneur d'ouvrir le portail pour tenter ensuite, en courant, d'aller plus vite que Mamie jusqu'au garage en poussant des cris de triomphe.
Il y avait Xavier, Laurette, Sophie et moi. Anne et Marie-Aude lisaient le "Blé en herbe"affalées dans les champs. Charlotte et Amélie étaient encore petites. Xavier, notre idole, le plus grand, ne nous laissaient jamais gagner. Et Mamie souriait. Souriait...

vendredi 27 juillet 2012

Lire les étoiles

A Foigny, lorsque nous étions petits, le ciel existait encore et les étoiles formaient par beau temps une voûte dans laquelle nous lisions toute l'histoire de l'humanité. Nos parents n'étaient pas astrologues, non, juste poètes. Juste assez perspicaces pour reconnaître la grande de la petite Ours. Qu'importe. Ils auraient pu nous inventer n'importe quel dinosaure, nous rivalisions de Ahhhh et de Ohhhh, trop heureux de partager et de prolonger le temps, qui déjà commençait à nous échapper..


Que le firmament soit dégagé même une soirée d'août à Foigny, ce n'était déjà pas si fréquent. Mais que les oncles et les tantes décident d'allonger sur les pelouses de larges couvertures mangées aux mites pour nous installer confortablement sous le ciel pailleté, je n'en n'ai qu'un seul souvenir. Il est donc unique. Il vaut de l'or. Comme la rose du petit Prince.
C'était en 1974. La canicule. Même en Thierache. Le soleil ne cessait de briller pour offrir à la lune, la nuit tombée, une scène épurée où les astres n'ont plus jamais resplendi de la même lumière. A la fois blanche, bleue et rosée. A la fois réelle, et totalement fantastique. Oncle Gérard nous apprit ce soir là que la plupart des étoiles que nous voyions briller étaient mortes depuis des millions d'années-lumière. Quel privilège ! Quel bonheur ! Quelle féérie !
Nous conter les constellations ne servaient qu'un but : attendre l'étoile filante qui promettait de réaliser nos voeux les plus chers. D'apprendre que nous assistions en direct, mais en très large différé à l'agonie de quelque chose qui avait existé, c'est une expérience que l'on n'oublie jamais. Jamais.
Depuis, le soir, quand je suis triste, je fais comme le petit Prince. Je regarde le ciel et je parle aux étoiles. Et je comprends pourquoi elles me répondent. Parce que seuls les adultes qui ont eu une enfance gardent en eux pour toujours une âme et un regard.

Ecouter les heures...

Foigny. C'était un royaume enchanté. Un vaste chalet bâti sur une improbable colline de Thierache au milieu de nulle part, des vaches, des prés et des pommiers. Construit pour, d'après, et selon les enfants qui naissaient. D'un simple pavillon de chasse, il était devenue un domaine de brique rouge et de mosaïques venues d'on ne sait où. Sans douche. Ni chauffage. En bas, le cave, son puits et ses secrets. En haut, ses chambres, délabrées, sans confort. Et le parquet blindé d'échardes.




Encore un chapitre à ne parler de tout, de rien. Des brocs de pétrole qu'on montait pour nourrir les poêles à fuel, pour ne pas crever de froid. Des bidets dans lesquels on pissait parce que des toilettes, il n'y en avait qu'un. Du lait frais qu'on allait chercher à la ferme. Que Mamy faisait bouillir. Et nous en récoltions la crème pour cuisiner d'immangeables quatre quarts. Des fleurs de camomille qu'on ramassait pour concocter des lotions que Tante Martine faisaient macérer pour les chevelures de ses princesses. Que pourrait-t-on offrir d'aussi joli à nos enfants ?


Il y avait la chambre jaune. Et spacieuse. Celle de maman. Celle où j'ai dormi ma scarlatine au travers de rideaux ocrés qui transformaient ma peine en paradis doré.


Il y avait la chambre bleue, surveillée de près par Mamie, où Xavier et moi sautions sur des matelas défoncés jusqu'à ce que Jean-Claude vienne pousser sa gueulante de fumeur invétéré.


Il y avait la chambre de Marie-Laure, dotée d'un lit douillet avec, pour tout recoin, la collection complète de Lagaffe écornés.


Il y avait aussi la chambres des petites. Amélie n'était pas née. Sophie et Charlotte partageaient un domaine. Je ne me souviens pas si elle s'appelait d'une couleur, comme toutes les autres. Mais c'était juste la leur.


S'en suivait un couloir ou dormaient tante Zète et oncle Gérard. Une pièce magnifique dotée de mille fenêtres. Où les mouches se tiraient chaque jour une compétition du diable. C'était la chambre la plus vaste. Sans doute parce que Zète était l'aînée.


Tante Martine, oncle Didier dormaient en bas. Une chambrette surplombant un perron qui donnait sur notre balançoire. Et surtout qui jouxtait le salon où Mamie cachait la liqueur de cassis que nous nous acharnions à vider chaque nuit, quand les adultes dormaient, pour réajuster ensuite le niveau avec du sirop. Ou de l'eau, c'était selon.


Nous n'avions peur de rien. Enfin si, de Cacole. Oncle Jean-Claude était le seul à pouvoir maîtriser nos ardeurs mais chaque soir, après le repas, après le digestif, il regagnait sombrement sa maisonnette tout au fond du jardin. Les souris dansaient. La foire commençait. S'échapper d'une chambre, se faufiler au travers de celle de Mamie, se retrouver dans les couloirs, s'étouffer de rire, retrouver son sang-froid et exploser pour de bon parce que le parquet crissait, descendre l'escalier et glisser, bien entendu, piquer les gâteaux apéro juste pour l'interdit, se rendre compte que personne ne venait nous gronder et donc, donc, regagner notre lit...


Ma chambre à moi, c'était la plus petite. Quand vous n'étiez pas là, les cousins, quand je n'avais personne à réveiller, j'installais mon univers. Nini et sa clique. Mes poupées, mes désirs, mes projets pour le lendemain. Mes rêves, mes peurs et mes cauchemars.


Parfois l'orage grondait. Alors je faisais semblant de paniquer. Je criais. Mamie venait et sans un mot, elle me prenait dans ses bras, le chignon défait, et me portait jusqu'à sa chambre. Je me souviens du délice lorsqu'elle se levait à l'aube pour renouer sa longue chevelure grisonnante. Je l'observais, les yeux mi-clos. Elle n'en n'a jamais rien su. Je ne lui ai jamais dit. Mamie ne s'offrait pas au regard des autres sans une coiffure parfaite.
Ecouter les heures, penser les minutes, vivre les secondes. C'est inventer le monde. C'est ce que j'ai appris. A Foigny.







mercredi 25 juillet 2012

La gauche m'ennuie...

 J'aimais bien Sarko. Chaque jour apportait son taux de relents acides aptes à déchaîner mes états d'âmes les plus placides. Aujourd'hui, malgré un taux de chômage en hausse, je n'ai plus de récrimination digne d'une zumeur où ma révolte serait à la hauteur de propos moranistes, gueantistes ou même hotrtefeux-d'artifiste. Bref : je m'ennuie.






Alors oui, j'ai lu chez le coiffeur que Carla pondra un enfant au printemps. Que mes allocations scolaires risquent bien de me passer sous le nez. Que le granita de la Grande-Motte n'a pas baisser d'un iota de centime et que, pour couronner le tout, je ne pourrai peut-être même plus, bientôt, bénéficier de charges allégées pour mon auto-entreprise qui n'a d'auto, que le nom et d'entreprise, que la définition.
Mais.
Mais Morano s'est tu. Guéant s'est jeté sous un jet-ski à Palavas et Hortefeux officie le 14 juillet. Et moi, je continue chaque jour d'éplucher les canards en quête d'une connerie présidentielle. Force étant de constater que depuis les dernières règles de Valou et les polaroïds de Raymond dit "pardon", je n'ai plus rien à dénoncer. 
Et ça risque de durer cinq ans. 
Putain.... 1 825 jours sans tremper mon "bic" dans du cyanure. C'est long. 
Je m'ennuie. Les ministres sont polis. Ne scandent plus de propos extrémistes. Sont préoccupés par le sort des enfants. L'éducation a revêtu un sens. Le fonctionnariat itou. Les femmes peuvent désormais et de nouveau se plaindre quand on leur tripote le néné derrière la photocopieuse. Même la l'Université est revalorisée. Pour un peu, les minorités vont compter. Les homos pourront se marier, adopter. Et moi, et moi, et moi ? Je ne peux plus râler ....
Je décrépis, je me rabougris, je me tis (tais). C'est peut-être ça la gauche : taire les haines pour rappeler l'essentiel : l'humain, tsoin-tsoin, l'amour des siens, celui du (des) prochain (s).  
Brel disait : "c'est bon (ou beau) et con à la fois".
Alors voilà, je passe au beau, je passe au con, et c'est bon, pour une fois.
Et vous en pensez quoi? 



vendredi 29 juin 2012

L'eau, Dieu, Jean-Claude et nous


Des souvenirs d'enfance, il subsiste l'essence de nos vies. De quoi sommes nous donc faits si ce n'est d'instants fugaces ? Des moments qui nous ont paru si futiles et qui, par la magie du temps, distillent en nos coeurs des torrents de bonheur sublimé. 

Il y avait,  en contrebas du chalet, une Abbaye cistercienne. Unique, majestueuse, mystique. Témoin de tant d'Histoires que son environnement même imposait le respect jusque dans la silence qu'observaient les oiseaux. Quelques messes s'y déroulaient encore parfois lorsque que le curé de la paroisse voisine, ami de la famille, faisait l'honneur d'y venir officier. 



Mon oncle en détenait les clés. Et nous ressentions grand honneur à venir balayer la nef. Nous qui pourtant ne tenions pas un office sans pouffer de rire à chaque minute. C'était notre abbaye. Nous étions des princes et des princesses tellement fiers de s'asseoir sur ces vieux bancs de bois, à même la pierre humide imprégnée de tant d'humanité. Et quand nous étions sages, quand Oncle Jean-Claude ressentait le besoin de nous transmettre un bout de patrimoine, alors nous nous ne sentions plus de joie. Nous allions rencontrer Dieu. Je vous assure ! IL était là ! Nous avions dix ans…. Et les messes à Foigny, c'était à nous qu'elles s'adressaient. Nous étions fiers, certes. Mais...
Mais quand Sophie me regardait du haut de ses quatre ans  en réprimant difficilement un fou rire devant le bégaiement du prêtre, alors Xavier se frottait nerveusement le crâne en trépignant du pied gauche tandis que je réprimais en gémissant un énième fou rire et gourmandé du coude par Mamie, alors nous savions que la fin était proche. Et que nous pourrions dans l'instant bondir dans les prés. 
Non loin coulait un vague filet d'une eau d'une bouche usagée et rouillée que l'on disait bénite et qu'il fallait pomper. On disait à Foigny que, qui la buvait, s'en trouvait purifié. Et comptabilisant nos péchés récurrents, nous buvions à la source et remplissions des jarres du précieux liquide qui nous gardait de l'Oeil du tout Puissant. Jusqu'à plus soif et pour défier le sort : remonter jusqu'au chalet les brocs plein à ras bord.  Faire des réserves pour couvrir nos âneries. 
Mais voilà, par temps chaud, les côtes semblaient s'étirer vers le ciel et nous nous désaltérions, à chaque virage. Tant et si bien qu'en arrivant au perron, les jarres étaient vides et nos coeurs, emprunts de bonnes intentions. Oui, c'était vraiment une source magique. Nous pédalions des heures pour sauver nos âmes  et nous arrivions le ventre rond, désaltérés  avec au fond de nous, l'esprit serein d'avoir bu le sermon du jour. Heureux. Sans remord. Sous le regard perpétuellement froncé d'oncle Jean-Claude.

lundi 18 juin 2012

Morano, dans l'panneau.


Morano ne siègera plus à l'Assemblée. Battue par un socialiste, elle n'a pas encore  commis le tweet qui l'achèvera. A moins qu'elle n'ait tiré un enseignement des précédents, ce dont je ne suis pas la seule à douter...



Twitter m'a "tuer"…  Le célèbre réseau social agitateur de polémiques s'est transformé en bombe à retardement. Morano s'est plantée. Une vraie tôle à Toul et une bonne nouvelle même pour l'UMP si on en juge les réactions de Fillon qui déclarait, à propos du canular de Gérald Dahan : "On ne parle pas aux dirigeants du FN"…


Dessin : Wingz, avec l'aimable autorisation d'infos-matin




En matière de petites phrases amères, la frontiste déguisée en gaulliste accumule les bévues. Incapable d'assumer un échec dont elle est seule responsable, Nadine Morano, le bouche déformée la haine, dénonce "une campagne de tous les coups tordus". 
Le Pen père, en son temps, tenait le même discours. L'histoire du complot sied bien aux extrêmes, quelles qu'elles soient. Preuve en est le recours de Marine. Et puis pour ma part, je n'avais jamais entendu une femme appartenant à un parti "républicain" déclarer se sentir "proche des valeurs du FN" et s'enflammer dans Minute. Un retour de bâton on appelle ça. Pourvu que le coup ait porté.
M'enfin, ce que j'en pense…..

mercredi 13 juin 2012

Des moments d'argile et de bonheur


Il y avait tout au bout des prés, une forêt qui n'en finissait pas. C'était la nôtre. Un royaume étendu du chalet jusqu'à l'Aisne. Parsemé de clairières et de chênes millénaires. Nous nous perdions tout exprès. Et tout près. Pour frissonner ensuite et rire de nos audaces.

Je me souviens de radins. De ravines. De fossés infranchissables. Je me souviens de torrents. C'était de petits rus où l'eau coulait si lentement…. Je me souviens d'arbres si hauts qu'ils en cachaient le ciel. Et quand il y avait du soleil, quelques faibles rayons perçaient en haut des cimes. Je me souviens de l'odeur des mousses après les pluies matinales. De la nuance exacte des trèfles que nous cherchions.  Je me me souviens de tout. 


C'était toujours une expédition. Nous enfilions nos bottes, jamais la même pointure aux deux pieds. Elles en avaient vu défiler, des générations d'aventuriers… Ces bottes sans couleur qui sentaient la poussière d'une année passée à attendre le retour des cousins. 
Puis venait le temps des recommandations. Que nous n'écoutions jamais. Et nous partions défier le monde avec pour seul arme une pelle et un seau.
Il fallait passer la clôture. Traverser un premier pré. Se faufiler sous les barbelés. Se méfier des vaches. Pénétrer sur le domaine du fermier en pensant commettre un acte irréparable pour enfin, parvenir à l'orée du bois. En se racontant des histoires de loup. Ou de renard, je ne sais plus. Qu'importe. C'est si bon d'avoir peur… 
Parvenus à mi-chemin, nous nous arrêtions fumer les lianes parasites de chênes à l'agonie. Nauséeux, mais heureux de casser un tabou. 
Hagards, la tête tournant, on apercevait déjà la proche sortie du bois, un halo de lumière. C'est là que nous retrouvions, chaque année, toujours aussi riche, aussi joli, aussi caché, notre petit ruisseau. Nos parents avant nous. Et leurs propres parents en avaient fait un trésor que l'on se transmet de génération en génération. 



Son eau était limpide, gelée. Sur une terre d'argile d'un brun-vert étonnant, pailleté d'or, que nous ramassions avec bonheur et délectation. Cette terre qui sauverait l'été. Des heures passées à la pétrir, la modeler, lui donner vie, et goût à nos temps morts. 
Ce tout petit ruisseau, il continue de couler. Sûrement. Mais le chalet a été vendu. Les bottes ont été jetées. Les seaux et les pelles traînent  dans le vieux garage. Le secret a été gardé. 
Alors si vous passez par Foigny, cherchez le "fond des Maures". Aux confins d'un vaste pâturage et d'une forêt vieille comme le monde, vous entendrez des rires d'enfants, cristallins et heureux.


mardi 12 juin 2012

Valou: l'obscurantisme clairvoyant ?


J'avoue, la Valou, je la portais pas dans mon coeur. Son côté "je la ramène même quand j'ai rien à dire MAIS je suis JOURNALISTE à la bâââse" me fatiguait déjà. Aujourd'hui carton rouge : soutenir l'élément dissident face à l'ex-épouse soutenue ne lui apportera que peu de crédit. 



Et kiki va payer la facture ? Mon petit cochon rose. 
Bon, on a l'épouse qu'on mérite. Royale, j'admirais pas des masses, surtout pas sa maîtrise de la langue. Mais en matière de fidélité socialo, je la trouvais à la hauteur.
Valie (nom patrimoniale intranscriptible), hors son côté journaliste qui me plaisait bien, a détruit son personnage à coups de tweets hors propos. 
Il y a eu ce premier "Siouplait, confrères, stoppez vos sièges sous notre home sweet home" qui m'a fait rire jusqu'à l'asphyxie. Pardonnez, consoeur, que nous cherchions des infos sur les dernières heures d'un couple "normal" en passe de "célébrité".
Puis ce fut : "j'enchaîne les machines pour ne pas penser à demain". Veille de Présidentielle. Skip ou Ariel ? On ne l'a même pas su.
Je passe sur "J'habiterai jamais l'Elysée". Je raccourcis le "1ère Dame de France est un rôle obsolète". 
Effectivement Valou. Devant tant de conneries débitées à la semaine, moi, en matière d'épouse de Président, je préférais Danielle, Bernadette et même Carla. Parce qu'elles n'avaient pas non plus choisi leur rôle mais elles savaient tendre un parapluie. Voire un paratonnerre quand l'heure s'en faisait ressentir.
 Mais elles ont su prendre (leur rôle) à bras le corps pour épouser des causes que la fonction de leur époux leur permettait de soutenir. Mais toi ma grolle, visiblement, ta chronique à Paris Match te manque. C'est vrai que ça, c'était du journalisme à l'état pur. Et que devenir l'épouse d'un "premier homme de France" t'obligerait à davantage d'éthique, voire de crédibilité. 
C'est comme ça. Se taire, Valou, ce n'est pas ne pas agir. C'est réfléchir à qui, à quoi l'on peut servir.
Tu l'avais dit toi-même, à Femme Actuelle (une référence)  : "François me fait totalement confiance, sauf sur mes tweets". Ben déconnecte la belle, parce qu'à ce rythme, on va se taper le droite à l'Assemblée. Et Guéant chef du gouvernement...
Parce que nous autres, Français du peuple, sommes des veaux. N'aimons pas le désordre. 
M'enfin, ce que j'en pense, c'est un peu comme ce que j'en dis.

lundi 11 juin 2012

Vincent Lindon : son tout dernier rôle….


Je termine à peine ma dernière Zumeur sur le cirque Morano qu'un autre sketch me tombe sur le bout du pif. Cette fois, c'est sur scène que ça se passe : Vincent Lindon jouerait l'idylle parfaite avec Rachida Dati...



Dites, les stars, faut ralentir le rythme parce que ma plume, même trempée vigoureusement et périodiquement dans du cyanure, perd de sa dynamique d'érection.
Bon, je vous la fais courte sur Morano qui flirte avec l'électorat lepéniste et qui, si ça se trouve, sort avec Gilbert Collard (Pas l'écrivain-réalisateur, hein, nous sommes d'accord… En même temps, d'outre-tombe, c'est pas facile-facile). 
Je vous la résume sur la cas Bruni (présumée artiste de gauche à éthique'tte' périmée) tombée raide d'un Sarko. 
Ce que je constate, c'est que le mélange des genres fait recette. Sur le prix du billet, retirez la TSA (Taxe Spéciale pour les Abrutis), il ne vous restera qu'un goût amer en bouche. 
Pulvar-Montebourg, au moins, le côté gauchisant séduisait. Mais Lindon-Mélenchon adepte des Forces Cachées de l'UMP, pour moi, c'est trop. 
Ahhhhh, Rachida… En même temps, tu nous manquais. Jalouse des sorties tweetées de Nadine sans doute. Et puis, devoir s'effacer devant Fillon, c'était comme un coup dans l'eau (ou dans le dos, allez savoir). ça sent furieusement la passation d'armes à gauche. Créer le buzz, c'est donc ça ?
Ce qui m'étonne et qui détonne, en revanche, c'est l'assortiment Haribo à deux balles. Vincent Lindon. A fleur de peau. Impulsif. Engagé. Profondément cultivé et de sensibilité rose. Amoureux d'une fraise tagada. 
En même temps, comme dirait ma grand mère, quand on s'est tapé une soeur Monac' , on n'est plus à une erreur près….
J'espère malgré tout que ma Zumeur ne suit que la rumeur. Sinon demain, Cotillon s'entichera de Guéant. Et Hortefeux de Binoche. Et moi, j'éteins l'écran noir et je reviens à une activité "normale".
M'enfin, ce que j'en déduis…

Morano mange à tous les râteliers


On la savait sans états d'âme (encore faut-il en avoir une). Nadine Morano persiste et signe au lendemain du premier tour des législatives. Toutes voiles bleu marine hissées, elle déclare partager les valeurs et les opinions des électeurs du Front national...



Entendons-nous bien, Nadine n'en n'est pas à son coup d'essai en matière de déclarations "coup de poing". Cette fois pourtant, elle vient de franchir la ligne rouge. Moi j'attends une sanction de son parti. Une exclusion ni plus ni moins. Mais je n'ai pas entendu de voix sarkozyste aujourd'hui pour condamner fermement les propos de l'ex-ministre. 
Et j'en suis affligée. 
Parce que je me dis que probablement, l'ensemble des postulants UMP à l'Assemblée, en difficulté pour le second tour, pensent tout bas ce que la guenon crie au micro.
Une belle image du Gaullisme. Superbe leçon d'humanité. Marine Le Pen  passerait presque pour une enfant de coeur à côté.
La rancoeur de Nadine n'a d'égale que sa bêtise, uniforme et opportuniste. 
Elle parle comme d'autres vomissent, par jets saccadés de haine et de sentiments aigris. C'est pas beau. C'est pas sain. C'est pas républicain.
Mais bien entendu, vous savez ce que j'en pense…

jeudi 7 juin 2012

Le bonheur est dans le pré.


A quoi tient le bonheur ? Je n'en sais pas grand chose. D'un état de béatitude quand on le vit. Une nostalgie persistante quand on y repense. Et puis vient l'heure de la maturité. Avec ses vides. La solitude. Alors pour dormir, on se concentre sur les instants qui nous ont construits.

Je me souviens. C'était un vaste chalet du nord de la France. Entouré de pâturages et de vaches normandes. Nous n'avions rien à faire. Juste à inventer. Des jeux qui convergeaient tous vers l'envie de terminer une journée maussade, en général pluvieuse, à se cacher, se trouver, fouiller l'argile au fin fond des ruisseaux. 
L'heure bénie où les adultes sortiraient la liqueur de cassis, faite maison. Bien entendu. 
Celle que nous avions bu la veille, nous les cousins. Et pour que le niveau ne baisse pas, nous avions rajouté du sirop.

Dans le pré adjacent, il y avait une mare qui servait d'abreuvoir aux ruminants. C'était déjà un exploit en soit que de le traverser. Il fallait passer sous les barbelés. Eviter les taureaux. D'autant que nous trimbalions dans nos poches de curieux mouchoirs rouges. Non pas que nous nous pensions toréadors d'un jour. Juste que nos parents nous avaient dit qu'ils pêchaient la grenouille de par cet artifice quand ils étaient petits. 
Combien avons-nous passé d'heures à agiter nos chiffons cramoisis au dessus d'une eau saumâtre qui avait cessé de respirer depuis vingt ans au moins ? 
Il paraît. Il paraît qu'en 1949, les grenouilles attaquaient les enfants aux mouchoirs rouges. Sûrement, nous ne savions savait pas faire.... Alors nous attrapions quelque têtard retardé dans un bocal à confiture légué par Mamie. Bredouilles pour ainsi dire. Avec nos parents sur le perron pour nous attendre en riant, un verre à la main….

lundi 4 juin 2012

Raymond ! Dis Pardon !


La photo présidentielle d'Hollande fait la Une des sites sociaux. Un cliché d'une banalité affligeante, voire raté. La beaufitude incarnée. Une oeuvre signée Raymond Depardon. Du bling-bling à la tristitude, il n'y avait donc qu'un pas...

Que l'on vient de franchir. Cocorico. Après les coups de nerfs de Valou qui se révoltait que des journalistes campent devant sa porte, qui continuait de lessiver à deux heures du grand oral et qui renie son rôle de Première Dame pour réinventer la Constitution, voilà mon cochon rose qui veut promouvoir la photo amateur.



Soit. Mais dans ce cas, pourquoi n'a-t-il pas, en homme "normal", choisi un jeune à qui ce genre de mission aurait pu rapporter des marché, et quelques brins de notoriété ?
A l"instar d'une amie, photographe avertie quoiqu'elle n'en n'ai pas fait son métier, je suis révoltée. 
La photo est laide, certes. Je ne connais pas le cachet qui a été alloué à Depardon pour produire un carré polaroïd surexposé, mal cadré et ballot. Puis ça ne me concerne pas (ma feuille d'impôt témoignera). 
Mais le "making off" de cette mise en scène digne du pire des soap me sidère. Plusieurs techniciens, deux réflecteurs grands comme mon salon pour un résultat pas même à la hauteur de la pire des photos publiée sur Instagram …. Je suis déçue. 
Moi j'aurais voté DSK. Sûre qu'une photo prise au Sofitel n'aurait pas été de meilleur goût. Mais au moins on se serait marrés.
Cela dit, vous savez ce que j'en pense.

dimanche 3 juin 2012

Figer l'instant pour prolonger le temps. Du rêve.


Se souvenir pour se construire demain. Oui. De quoi vivons-nous ? De nos images. Celles que nous avons imprimées en nous. Celles qui représentent de si jolies choses, tout en étant insignifiantes, qu’elles nous font croire qu’encore, nous pouvons vivre d’idéaux. Je vais vous raconter une histoire….


J’ai 6 ans, tout au plus. Peut-être moins. Nous partons avec maman en voiture vers Foigny, dans l’Aisne, la maison familiale de vacances de ma grand-mère. J’aime ce trajet qui serpente le long de départementales traversant tour à tour des cressonnières et des champignonnières. 


Nous faisons parfois une halte dans d‘obscurs villages désertés où ne subsiste qu’un seul bistrot débordant de vieux agriculteurs enivrés et néanmoins affables et affalés devant la belle bourgeoise parisienne qu’est ma maman. 
Souvent, en s’achetant ses gauloises « Maïs », elle m’autorise un paquet de tic-tac orange que je ferai suavement durer tout le long du trajet en les recrachant à peine les avoir sucés, les uns après les autres, méthodologiquement. Qu’ils deviennent tous blancs avant que je ne les croque d’un seul coup et que je m’étouffe de bonheur sucré.

Les dix derniers kilomètres avant les chemins communaux sont longs. Passé Laon, l’ennui me gagne. Je m’invente un nouveau jeu. Je prends soudainement conscience du temps qui passe et oh combien j’aime ces moments rares d’intimité dans la vieille R14 (on l'appelait la Jument Verte, pour ceux à qui ça parle...) avec maman, seule, devant et sans ceinture. 
Et je me dis : j’aimerais toute ma vie me souvenir de cet instant. Alors pour l’illustrer, j’enregistre l’image qui défile sous mes yeux. 
Maman double un poids lourds beige, sale et tout fumant qui sent le gazoil à plein nez. Je n’ai jamais oublié ce moment là. Cet instant que j’avais décidé, du haut de mes 6 ans, de garder en mémoire jusqu’à ma mort.
M’enfin, moi, ce que j’en rêve….

lundi 7 mai 2012

Moi, Sarko, humilié et transi


Une victime du de la désagrégation du sentiment patriotique : Sarko a fait très fort hier soir en humanisant pour une fois son discours. Empruntant à la fois du Caliméro et du Barbapapa (pour le côté transformiste), l'homme a presque réussi à imputer son échec à l'immonde campagne calomnieuse menée par la gauche.
J'ai en ai eu les larmes aux yeux. 



Mes pensées vont à Carlita, poussée au divorce sous six mois, malgré tant de dévotion concentrée sur son bonsaï de mari au QI comparable à celui d'un Guéant.
Mais je pense aussi, avec beaucoup de tristesse, à la disparition presqu'instantanée des tweets Moranoïstes qui me faisaient tant rire.
Bref. Nous perdons une tête à claques des plus remarquables. Sarko : tu vas nous manquer. Mon punching ball ne gardera pas ton effigie. Crotte. Tu étais pourtant l'exorciste de mes exaspérations les plus exacerbées. Qu'allons-nous devenir, nous, pauvres Français moutonneux qu'une campagne médiatique a fait basculer dans le rose…
Hier, quand tes lieutenants sont intervenus en plateau, après ton cuisant échec, j'ai un instant pensé qu'il parlait d'un autre homme. Mais non. C'est bien toi qu'il décrivait comme un patriote, amoureux fou de la France et de ses Français. Celui qui avait tant donné pendant cinq ans en ne recevant en échange qu'insultes et humiliations. Un peu comme l'hôpital qui se fout de la charité. 
Charité. Un mot qui justement reprend du flambeau.
Ensuite, mon Sarko, tu es apparu à la Mutualité. Avec cet air emprunt de douleur et de dignité mêlées. Pour une fois mais c'était trop tard. 
Et tu nous as bassinés de tes élans démocratiques obsolètes et tellement étrangers et paradoxaux comparés à l'image de celui qui voulait changer l'alu en or. Oh mon alchimiste ! Dans la foule, ton fan club pleurait. Tellement émouvant. 
Mais tu n'as pas pu te retenir de dire que si tu te reconnaissais coupable exclusif de notre descente au enfers, ce n'était pas ta faute à toi, mais celle d'une opposition qui n'avait eu de cesse de te ridiculiser, t'humilier, te rabaisser. "Carlita, c'est pas ma faute à moi". La faute à qui ? A tous ceux qui, comme moi, se trompent de camp depuis cinq ans. A ceux qui n'ont rien compris. Nos autres "gauchistes" (insulte suprême) et la presse, inféodée tendance Mao. Et même l'International, qui, hormis copine Angéla, n'ont jamais rien compris de tes talents corporatistes vantant que tout ce qui brille est forcément brillant.
Oui, si je ne t'avais vu régner tel un souverain sans charisme et sans lettres, sans intelligence et sans recul, si je n'avais relevé toutes les inepties et autres insultes que tu as proférées pendant  cinq ans durant à l'encontre d'un peuple qui t'avait élu avec espoir : alors j'aurais pu avoir pitié. 
Mais aujourd'hui que tu disparais enfin de la scène politique, et constatant l'étendue des dégâts qu'Hollande aura à réparer, je pense tellement fort qu'il ne restera dans l'Histoire que cette phrase de toi (et je souhaite qu'elle apparaisse dans les manuels scolaires) : "Casse toi pov'con"
M'enfin, ce que j'en dis, c'est un peu comme ce que j'en pense...