vendredi 10 septembre 2010

Amélie, c’est ma copine à moi!

Je suis une Française lambda, bordélique je l’accorde mais bien assurée. Bordélique signifie que j’ai perdu mon attestation de sécu. Lambda évoque l’idée que je n’ai pas de piston pour avoir un conseiller en ligne. Et Amélie, entre vous et moi, elle est un peu molle.

Amélie, pour ceux qui ne connaissent pas, c’est le joli portail interactif et presqu’aimable de la Sécurité Sociale. Censée faire gagner du temps, une brunette virtuelle se propose de répondre à vos questions. La mienne est simple: je souhaite recevoir une nouvelle attestation d’affiliation à la Sécu dont j’ai besoin pour un acte médical banal. 
Amélie, prompte à la réaction, m’indique la procédure à suivre. Je dois me créer un compte sur le site, suite à quoi je recevrai, sous dix jours (sic), un code confidentiel qui me permettra, une fois activé, d’accéder à mon dossier. Si j’ai survécu jusque là, je pourrai ensuite évoquer une demande sous courriel qui sera traitée dans les plus brefs délais...
Pour faire court, je l’ai dans l’os.
Mais Amélie n’est pas blonde, elle me suggère une deuxième solution: appeler le 3646 pour avoir un conseiller en ligne. Une aubaine: j ai besoin de ce foutu papier pour lundi. Premier appel à 9h, pas surprise d’apprendre, au bout de cinq minutes d’une insupportable sonate pour ascenseur, que tous les conseillers sont occupés et, que si je pouvais avoir l’obligeance de rappeler plus tard, ce serait opportun.
Deuxième coup de fil, 9h30. Puis 10h. J’égraine pas le temps, je me démène. Mais au bout de vingt deux appels, pas un de moins, j’en arrive à cette conclusion déconcertante: nous avons un système de santé super bien foutu avec tous plein de serviteurs pendus au téléphone et si ça se trouve, ils sont morts et Amélie ne s’en est pas encore rendue compte.  
Ma carte Vitale ne l’est pas tant que ça puisqu’elle ne prouve en rien que je peux suivre des soins.  
Ma mutuelle en revanche, dont j’avais également égaré l’attestation (elles ont dû faire une fugue, lassées du système franchouillard), m’a envoyé mon précieux papier par courriel dans la journée. Deux poids deux mesures? Non, deux missions. L’une, publique et profondément complexe voire mal foutue. 
L’autre, privée, coûteuse mais réactive. 
Dommage. Moi, je peux avancer les soins que je dois recevoir.
Enfin ce que j’en dis...

mercredi 8 septembre 2010

Dieu est-il polygame?

L’image est osée. Pourtant, ne parle-t-on pas des épouses de Jésus Christ lorsqu’on évoque les nonnes? 
Rien de consommé, c’est évident. Mais toutes réunies en couvent dans un amour unique et réciproque (?). Dans d’autres cultures, on appelle ça un harem. 
Allez, à fond dans la provoc’. Cette humeur là va m’attirer les foudres de pratiquants de tous bords. Qu’importe, franchissons les fourches caudines. Parce qu’après tout, je n’ai rien inventé. Hugo écrivit , dans sa «légende pour la nonne», en parlant de Padilla: «elle prit le voile à Tolède, au grand soupir des gens du lieu. Comme si, quand on est pas laide, on avait droit d’épouser Dieu». L’image n’est pas du poète, elle fait partie intégrante du rituel religieux. Une novice se doit de prendre le voile. Qui est, rappelons la à toute fin utile, l’emblème de la mariée. Et quand elle prononce ses voeux, elle se passe la bague au doigt. 
C’est facile. Je suis d’accord avec moi-même. Là où c’est plus tendancieux, c’est appliqué à Hortefeux. Notre Briçou voulait déchoir les polygames de la nationalité française. Parce qu’ils ont plusieurs épouses ou parce qu’ils arnaquent le système de prestations sociales? Moi, je mise sur la seconde idée. Je ne citerai pas le cas Mitterrand, c’est galvaudé. Et si on listait le nombre d’époux qui entretiennent maîtresse, amante, aimante, nombreux seraient les candidats à l’exil. C’est certainement plus facile d’être polygame quand on est français de souche et assez fortuné pour entretenir son petit monde. Parce qu’être arabe, musulman et polygame, ça, c’est lourd à porter comme fardeau. Jésus Christ il s’en fout, lui. Ses épouses ne touchent pas l’allocation rentrée scolaire. Et de toutes les façons, il n’est pas né à Paris. L’avantage, quand on est juif, c’est qu’à la base, on n’a pas de patrie. 

samedi 4 septembre 2010

Et bien, chantez maintenant!

L’initiative est généreuse. Ce matin, quelques artistes ont manifesté devant le ministère de l’immigration pour apporter leur soutien aux sans-papiers et aux Roms. Ils ont interprété «les p’tits papiers» de Gainsbourg. Le hic, c’est le parvis. Régine en tête, ça sonne faux.
On se souvient de cette envolée lyrique birkinienne qui déclarait, en gros qu'elle n’oublierait jamais la Birmanie et qu'elle agirait toujours dans ce sens. Une petite phrase mal tournée qui valait son pesant de cacahuètes autant qu’elle ridiculisait une situation préoccupante. Juste en la rendant pathétiquement incompréhensible. De la part d’une artiste pas forcément concernée par la question.
Ce matin, c’est Régine qui a repris le flambeau en entonnant «Les p’tits papiers» d’une voix graveleuse et vaguement fausse. 
Faut-il à tout prix que nos poeple larmoient pour que les «gens» s’apitoient? 
Il faut le croire.
Les Enfoirés en tête frôlent aujourd’hui la décadence star-académicienne. 
Oui, c’est la mode des chanteurs engagés. Et oui, c’est bien. C’est honnête. Sauf quand ça perturbe l’ouïe. Parce que vous, je ne sais pas, mais moi, j’y crois pas. Régine, ce matin, elle ne m’a pas fait vibrée. Elle m’a fait pitié. Voire elle m’a fait rire avec son histoire de papiers demandés après guerre, même qu’elle a beaucoup souffert.
Vous me direz, ces poeple in the wind, ont peut-être raison de chanter la sérénade à Besson. Sarko lui même, en son temps d’érection au trône de France, avait son Johnny et sa Mireille chantant pour son royaume.
Les armes de la démocratie changent, ma bonne dame. Avant, on s’insurgeait, on pétitionnait, on grèvait. Maintenant, on pousse la chansonnette d’une voix tremblotante pour saisir le lambda droit au coeur.
On vit une époque formidable. Mais moi, ce que j’en dis, hein?

vendredi 3 septembre 2010

Le beurre, l’argent du beurre et le fric le Liliane.

Woerth, finalement, est un gars honnête. Poussé à bout par les média. Mais franco du collier. Il a finalement reconnu y être un chouilla pour la légion d’honneur de papa de Maistre. Moi je dis bravo. Ya encore des hommes politiques droits dans leurs bottes, en Gaulle.
Or donc nous avons la reine mère en chef, parce qu’elle le vaut bien. Autour d’elle, la cour et son bouffon en chef, j’ai nommé Patrice de Maistre. Gestionnaire d’une fortune colossale, l’homme n’est pas à acheter. Qui pourrait penser ça? Ignominie. «Je n’ai pas menti aux Français, je n’ai pas menti à la Police». En même temps, Maurice le poisson rouge, quand il se torche de chocolat mousse, il fait celui qu’à rien à ne reprocher. Et je vous parle pas de Capucine, 5 ans, quand son tee-shirt rougit de cerises qu’elle n’a pas dégustées.
Cela dit, preuve que c’est un bon gars, l’homme a le soutien du Medef. Rien n’arrive pas hasard. Des fois que la Parisot soit en manque de papillon rouge. Faut savoir miser ses billes. Et puis, quand on est ministre du Travail, faut savoir s’entourer.
D’ailleurs, le gars Woerth, c’est un bosseur à la Besancenot. La preuve? Son avocat souligne qu’il a juste «porté» le dossier d’attribution de la précieuse médaille en apportant, au mieux, un avis positif.
Alors qu’est ce qu’on lui reproche au juste? D’être un gentil con? 
Pffff, même pas présidentiable. 
Argument rejeté.
Ah, ya peut-être une faille! Jetons nous dessus...
Si nous étions là pour alimenter la polémique (ce qui n’est évidemment pas le cas...), nous informerions simplement notre lecteur que l’épouse du copain ministre, Flo pour les intimes, ne bossait pas déjà depuis trois mois pour notre futur «légionnaire» que déjà, la proposition du ruban trônait sur le bureau de l’ami Sarko. Tout fait réel ayant réellement existé....
Enfin moi, ce que j’en dis...

mercredi 1 septembre 2010

Le pyromane n'a que seize ans...

Le couperet vient de tomber. C’est juste une connerie d’ado. Une sacré bêtise. Une de celle qui le marquera à vie. Un gamin de 16 ans placé en garde à vue. Il a reconnu avoir provoqué l’incendie qui a ravagé un hectare de pinède à Castelnau-le-Lez.
C’est juste qu’on a pris une baffe nous. Pendant deux jours, notre garrigue a flambé. Même que de la plage, on se questionnait sur l’ampleur des dégâts. Quel désastre! Au total, 4.000 hectares partis en fumée. 
Alors déjà que le Frêche nous construit des cubes de béton en plein coeur des vignes, manquait plus qu’un jeune con pour lui faciliter la tâche. Il a 16 ans. Il est en garde à vue. Prolongée (merci Sarko.) Il sera déféré au parquet demain. Et le procureur, pas vindicatif, d’ajouter: «je ne veux pas que l’ado (lescent) serve de bouc émissaire». Merci mon con, mais c’est fait.
On lui en veut mais après? Chez nous, dans l’Hérault, enfin surtout aux abords de Montpellier, la nature recule pour laisser place aux hypers en tout genre. Disons qu’elle a perdu de sa vivacité. Les bleds les plus reculés voient pousser des zones industrielles et ça nous plombe un second trou au cul. 
Mais on a les moyens que l’on se donne. Chez nous, le roi du Languedoc érige des statues de Lénine.  Chez nous, le président de région détruit des villages pour bâtir du rentable. Chez nous, on oublie la culture pour fournir de l’Essentiel. Chez nous, on jette les mégots par la fenêtre.
Pensez: On a même un Ikéa à Montpellier! Alors la garrigue, elle peut flamber. Qui s’en soucie? Trois lignes dans le Libé du jour. Et j’vous dis ça, moi, chuis pas de là. C’est juste qu’on habite une belle région où l’environnement disparaît lentement, mais sûrement. 
Le p’tit con, il pourrait être mon fils. Il l’a pas fait exprès. Du moins on l'espère. Il a mal écrasé sa clop’. Il avait bu un verre de trop. Il a voulu frimer. S'est-il rendu compte des conséquences de son acte?  Il est en taule. Et on a perdu nos senteurs, nos odeurs. Et qui se soucie de ça? A part moi? A part moi.
Enfin ce que j’en dis, hein?

Une école chatèlement républicaine.

Exercice de style particulièrement réussie hier pour Luc Chatel. Euphorique, le ministre de l’Education est presque parvenu à nous faire croire que la rentrée 2011 est un cru exceptionnel.
Souriant, détendu et presqu’euphorique: Luc Chatel est apparu confiant, hier,  lors de la conférence de presse pour la rentrée scolaire. Sacré prouesse, l’homme a réussi à ne pas évoquer une seule fois, et malgré les questions des journalistes, la question des suppressions de postes. Oh, une broutille: 40 000 en trois ans et 16 000 prévus en 2011. 
Opération langue de bois admirable voire déconcertante. Notre ministre voit la rentrée en rose et prend, décidément, le contribuable pour un niais.
Car en marge de ce qui fonctionne, soulignons ce qui déconne. 
La moitié des élèves de seconde n’aura pas de manuels scolaires. La faute à des programmes révisés trop tard pour être imprimés en temps et en heures. Aux familles de douiller en librairie.
Des enseignants fraîchement sortis de l’IUFM, peu formés à la pédagogie, et qui n’ont au mieux effectué que des stages d’observation, vont devoir gérer une vraie classe, parfois dans les zones classées d’enseignement prioritaire.
Manque de profs, absence de remplaçants: retraités et étudiants sont appelés en renfort. La précarité a encore de beaux jours devant elle.
Et pire, la création d’internats d’excellence ou de «redressement». Les meilleurs élèves ensemble, les perturbateurs ailleurs. La mixité, cet obscur objet du désir républicain, fond comme neige au soleil. Ajoutée à l’éradication de la carte scolaire, elle n’est plus qu’une pâle illusion. Celle d’un temps (phantasmé?) où l’égalité des chances voulait encore signifier quelque chose.
Enfin moi, ce que j’en dis...