mercredi 1 septembre 2010

Une école chatèlement républicaine.

Exercice de style particulièrement réussie hier pour Luc Chatel. Euphorique, le ministre de l’Education est presque parvenu à nous faire croire que la rentrée 2011 est un cru exceptionnel.
Souriant, détendu et presqu’euphorique: Luc Chatel est apparu confiant, hier,  lors de la conférence de presse pour la rentrée scolaire. Sacré prouesse, l’homme a réussi à ne pas évoquer une seule fois, et malgré les questions des journalistes, la question des suppressions de postes. Oh, une broutille: 40 000 en trois ans et 16 000 prévus en 2011. 
Opération langue de bois admirable voire déconcertante. Notre ministre voit la rentrée en rose et prend, décidément, le contribuable pour un niais.
Car en marge de ce qui fonctionne, soulignons ce qui déconne. 
La moitié des élèves de seconde n’aura pas de manuels scolaires. La faute à des programmes révisés trop tard pour être imprimés en temps et en heures. Aux familles de douiller en librairie.
Des enseignants fraîchement sortis de l’IUFM, peu formés à la pédagogie, et qui n’ont au mieux effectué que des stages d’observation, vont devoir gérer une vraie classe, parfois dans les zones classées d’enseignement prioritaire.
Manque de profs, absence de remplaçants: retraités et étudiants sont appelés en renfort. La précarité a encore de beaux jours devant elle.
Et pire, la création d’internats d’excellence ou de «redressement». Les meilleurs élèves ensemble, les perturbateurs ailleurs. La mixité, cet obscur objet du désir républicain, fond comme neige au soleil. Ajoutée à l’éradication de la carte scolaire, elle n’est plus qu’une pâle illusion. Celle d’un temps (phantasmé?) où l’égalité des chances voulait encore signifier quelque chose.
Enfin moi, ce que j’en dis...

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