vendredi 20 avril 2012

Morano : celle qui tweet plus vite que son cerveau




Le tweet du jour dans Libé est signé Nadine Morano. Et j'ai jusqu'à minuit pour cracher mon venin. 
Me sentez-vous venir ?



J'adore cette nouvelle rubrique dans mon quotidien favori. Les tweets du jour. Avant (internet), quand on parlait, on faisait gaffe de tourner sept fois sa langue dans sa bouche. Avec une souris, c'est moins pratique et du coup, nous, lecteurs, on se régale des âneries récurrentes des singes qui nous gouvernent. Et des autres.
Palme d'or en la matière, Nadine Morano. Bon, vous me direz, si je devais établir une statistique du nombre de billets d'humeur où je m'acharne sur elle… Faut dire que les perches sont tendues. La Morano, c'est une nerveuse et souvent, elle tweet avant de réfléchir. Si tant elle qu'elle soit dotée d'un cerveau. Parce que pour comprendre son tweet du jour, faut boire un ou deux coups.
"Si vous votez Hollande vous aurez la Grèce. Si vous votez Lepen, vous aurez au final la gauche et le droit de vote des étrangers".
Je sais pas vous, mais moi déjà, j'ai eu du mal à comprendre le sens du propos à la première lecture. Du coup j'ai cherché.
Je déduis donc : "Si je vote Hollande, je bascule mon pays dans la crise. Si je vote Lepen, j'aurais Hollande, donc je ruine mon pays . Et  en plus, les étrangers - cette sale race- pourra voter". Double peine. 
Je ne sais pas ce qui me choque le plus. Les propos lepénistes sous-jacents mais pas assumés ou la connerie de l'analyse. Les deux mon général, sans doute. Même si je suis pour la liberté d'expression, je trouve parfois qu'à toute règle il doit y avoir exception : Morano, en l'occurrence. Souvent plus haineuse que Marine Lepen. Un boulet pour Sarkozy. Vous me direz, on a les alliés qu'on mérite. 
Et je bois à la mémoire de ce tweet signé Valérie Treiweiller en janvier 2012 : "Non, vraiment, j'ai essayé @ Nadine_Morano, mais c'est au dessus de mes forces. Je me désabonne, bon courage à ses folowwers. Adieu Nadine !
Tweeter, c'est tâcler un peu… Pas insulter toujours.
M'enfin, ce que j'en pense….

jeudi 19 avril 2012

Sakifo pas faire...


Et voilà qu'on me parle culture et que ma plume sursaute. La politique, z'aviez remarqué, ne provoque plus chez moi aucun urticaire intello. J'attends que les érections passent pour revenir à la raison. Et pendant ce temps, mon esprit s'attarde, tant mieux, sur des événements à plus longue portée.
En l'occurrence, le conseil régional de la Réunion retire sa subvention au plus gros festival de musiques culturelles de l'île. Inacceptable.



On le savait depuis quelques semaines mais c'est désormais officiel : la commission permanente de la Région Réunion, toutes tendances confondues (sic,) décide de retirer cette année une subvention conséquente au festival Sakifo. 
La raison ? 
La présence du rappeur Orelsan qui avait tenu, en 2009, dans une de ses créations, des propos tendancieux voire violents à l'encontre des femmes. 
Une "erreur" que l'artiste avait reconnue et dont il s'est depuis excusée, assurant du même coup, si besoin était, que le titre ne ferait pas partie du répertoire.
Depuis, Orelsan a reçu une Victoire de la musique. Dire que son talent n'est pas forcément emprunté. 
Et que du coup sa présence sur un festival "local" ne pouvait que servir l'image d'une île qui souffre, depuis - les émeutes, les attaques de requins et le chikungunya- d'une sale image qu'elle ne mérite pas.
Au delà, je m'interroge sur la politique culturelle de la France. Malraux l'avait libérée. Rendue autonome. Il avait fait en sorte que culture ne rime plus avec confiture. Il avait instauré un ministère, en quelque sorte indépendant, qui savait juger avec le coeur, avec l'âme et contre la censure et les idées reçues. On lui doit la reconnaissance des graffs, l'existence du rap… J'en passe. Il a su bouter les censeurs hors du domaine de la création. Qui a repris son flambeau ?
Personnellement, je n'aime pas Orelsan. Pas du tout. Mais je ne situe pas non plus mes goûts et mes idées au dessus de ceux des autres. 
Je n'ai pas, à l'instar des gouvernants, à juger ce ce qui est "bon" pour autrui. Gouverner, ce n'est pas régner. Ni imposer sa cour. 
Gouverner, c'est rendre intelligible l'ensemble des pensées, et visiblement, ce n'est pas donné à tout le monde.
M'enfin, vous savez ce que j'en pense...

mardi 3 avril 2012

Haro sur la culture!




Le livre, le disque, le ticket de cinéma sont devenus depuis dimanche et dans la plus sombre indifférence, des biens de luxe. Une mutation en forme d'abêtissement signée Sarkozy. Tous les produis culturels, hormis le théâtre et la presse écrite, sont désormais taxés à 7% au lieu de 5,5.
Une honte.


Lang, mon ami, reviens parmi nous! Tandis que Malraux se retourne dans sa tombe, Sarko s'enterre dans une politique résolument aculturée qui risque, à long terme, de pénaliser gravement une France dont les cerveaux ont de plus en plus tendance à fuir vers l'étranger.
Jusqu'à présent, les mesures de rigueur évitaient soigneusement de toucher au patrimoine intellectuel, artistique du pays. Même la droite ne prenait pas le risque d'amoindrir les biens culturels. Aujourd'hui, les refuges de l'esprit n'ont plus la cote et l'exception française sombre dans la plus sourde indifférence.
J'expliquerai donc à mes enfants que je n'ai plus les moyens d'acheter des livres. Qu'ils n'ont qu'à télécharger leurs zique sur internet. Que le streaming existe pour mater tous les films. Que le droit d'auteur et la propriété intellectuelle coûtent trop cher pour moi et que de toutes les façons, la culture est un fardeau pour l'esprit. Une arme redoutable qui pourrait leur donner des idées de rébellion. 
Haro sur l'intello. La culture en pâture. Les bouquins au tapin. 
Enfin, moi, ce que j'en dis...