mercredi 1 février 2012

Kassovitz fait son cinéma...


"Vous ne m'aimez pas" déclare Kassovitz sur Twitter. Le réalisateur, oublié des Césars a la dent dure et ne risque pas de s'attirer les sympathies. "J'encule le cinéma français. Allez vous faire baiser avec vos films de merde…". Un coup de gueule qui résonne d'amertume.



L'Ordre et la morale : le sujet n'était pas facile et prêtait à polémique. Kassovitz a eu le mérite de s'y atteler, et quoi que l'on pense du résultat, il est en tout cas le premier cinéaste français à avoir osé plonger dans les ténèbres d'Ouvéa. 
Verdict du box office : un flop. Assorti d'une seule nomination aux Césars. 
La pilule est dure à avaler pour Kassovitz qui pense son film depuis plus de dix ans. Oui mais voilà. Malgré le buzz autour de la censure appliquée en Nouvelle Calédonie, l'Ordre et la morale n'a pas séduit le public. Pas plus que les jurys. La réalisateur savait pourtant que le film politique n'a jamais eu la côte en France. Quant à l'événement dramatique sur lequel il revient, qu'avait-il pour séduire le public qui lui est fidèle ? Ouvéa, c'est si loin… Et pas seulement géographiquement  parlant.
Kassovitz s'est planté de cible. Planté de sujet. Ou planté de moment pour réaliser son film. 
Il s'est aussi planté de réaction. La haine, il devrait le savoir, ne profite jamais à ceux qui la prodiguent. 
M'enfin vous savez ce que j'en pense….

4 commentaires:

  1. Je pense aussi qu'il y a eu un problème au niveau de la distribution et de l'exploitation du film. Je voulais allez le voir mais une semaine après sa sortie en salle il n'était plus programmé (en tout cas ni à Montpellier, ni à Toulouse). On a pas vraiment laissé le temps au gens de voir le film et de se faire une idée. Alors après : crainte des programmateurs, censure, mauvaise programmation ... chacun son point de vue.
    Après il s'est sans doute planté de cible et peut être de moment mais je ne pense pas de sujet. Si on arrête de faire des films politiques en France parce que le public et les critiques les boude le cinéma français ne progressera jamais. Cela dit Kassovitz aurait sans doute dû être plus subtil dans sa critique des césars, on ne fera rien avancer avec des injures !

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  2. Quels que soient le problème de distribution, de tempo, de tout ce qu'on veut...sa réaction est "merdique", pour reprendre son langage. Les nominations aux César, et autres prix finissant en ar, ne devraient pas l'intéresser, donc il ne devrait pas envisager de les "enculer". Les ignorer serait, me semble-t'il, l'attitude la plus logique. Mais, est il logique ce garçon? Je me pose la question...(enfin je me la pose à l'instant, hein, je ne vais pas passer la nuit là-dessus non plus! huhu)

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  3. @Nelly : Pour la distribution et l'exploitation, je pense que tu as cent fois raison. Pour ce qui est du sujet, effectivement, c'était quelque chose d'intéressant. Mais à mon avis mal ciblé parce que nous sommes en pleine mutation politique et que, dans l'Ordre et la morale, Kassovitz pointe du doigt ce que les dirigeants sont capables de faire comme conneries pour gagner dans l'opinion. Trop tôt dans le temps je veux dire. Imagine, s'il avait attendu la "chute" du gouvernement Sarko. Le film aurait pu souligner à quel point un état de tension électoral peut influer sur un événement.
    Quant aux injures proférées sur twitter, elles sont non seulement dommageables pour lui, mais pour l'ensemble de la profession en France qui essaie de présenter un cinéma et d'auteur, et de talent.

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  4. @Corinne : Non, ça nous empêchera pas de dormir. Et tu as raison de souligner la démesure de ses propos si, effectivement, il se bat les couilles de la cérémonie... Peut-être souffre-t-il simplement d'un problème d'érection.

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