Depuis début janvier, la RTVE, télé publique espagnole, ne diffuse plus de corridas. C’est d’un coup devenu contraire à sa déontologie malgré l’ancestrale culture de la tauromachie.
La corrida reste en Espagne le deuxième spectacle de masse après le foot en générant 1,5% du PIB national....
L’argument est le suivant, la corrida est désormais classée au chapitre des «violences envers les animaux». Les spectacles en direct étaient souvent diffusés pendant la journée, pour un public concernant notamment des enfants. D’où le véto. Mais il ne concerne que la chaîne publique ci-dessus nommée. Les antennes privées, elles, continuent de diffuser les corridas.
Belle hypocrisie.
En 2010, les corridas de Madrid ont apporté 2 400 000 euros à la communidad madrilène.
En Espagne, ces spectacles sont directement liés à la culture et à la littérature comme dans certaines régions du Sud de la France. Marcher dessus rejoint à piétiner quelques racines, aussi discutables soient-elles.
Un homme comme Claude Lanzmann, auteur de la «Shoah» juge incompréhensible cette décision. «Une erreur et une honte absolue» selon lui qui a été initié aux corridas par Simone de Beauvoir et Jean-Paul Sartre dans les années 50.
En matière d’humanisme pourtant, l’homme sait de quoi il parle. Il souligne que l’animal, lors d’une corrida, n’est pas seul en danger. Le torero risque sa peau tandis que l’animal, dit-il «est bien loin de donner infailliblement dans le leurre».
Il est faux de penser que la corrida n’est qu’une mise à mort du taureau. Ce ne sont pas les jeux de l’empire romain. La corrida est un combat, majestueux, sanglant parfois.
Aimer ou détester n’est pas le propos. Il s’agit avant tout d’un pan de culture que, à mon goût, personne n’a le droit d’abattre, au nom de sacro-saints principes judéo-chrétien, ou de sensibilité décalée. N’oublions pas que certaines religions ne mangent que des animaux saignés à vif...
Quant à l’effet de ce genre de spectacle sur l’enfant, il a fait l’objet d’études approfondies.
Javier Urra, ex «défenseur des mineurs» de la communidad de Madrid, avait en 2009, à propos de l’interdiction des moins de 18 ans aux arènes votée en Catalogne, commandé une étude à une commission formée de psychologies et de psychiatres universitaires. Conclusion: «On ne peut pas considérer comme dangereuse la contemplation de spectacles taurins. Il n’y a aucune interférence émotionnelle dans ces spectacles au caractère humain et festif, enraciné dans notre culture».
Enfin, moi, ce que j’en pense...
Oui c'est une belle hypocrisie, mais autoriser les fantasmes des autres sous prétexte que ça fait partie de leur "culture", c'est pas mieux, ça peut même devenir dangereux. Dans ce cas, remettons-nous à cramer les sorcières en place publique, c'était populaire à une époque !
RépondreSupprimerEt puis citer Sartre et Beauvoir, ça sent l'argument d'autorité. Festif ou pas, s'extasier sur le côté "majestueux" d'une bestiole saignée à mort devant une bande de ploucs qui veulent du sensationnel en dehors de TF1, ça fait franchement pitié. Dans ce cas autant le faire entre deux humains, ce sera au moins un combat à armes égales...
Effectivement, ce n'est pas les jeux du cirque. C'est pire. Le public reconnaissait la valeur d'un gladiateur et l'épargnait parfois. Chose qu'un toreador ne sait même pas faire avec un simple animal...
C'est pas parce que c'est ancestral que ça mérite de perdurer et force le respect....heureusement qu'on a évolué sur un certain nombre de pratiques qualifiées comme telles d'ailleurs!!!
RépondreSupprimerPas la peine de sortir des exemples j'espère pour illustrer mon propos!?!
Je trouve pervers de se délecter d'un tel spectacle, la rencontre entre l'homme et l'animal n'a ici rien de naturel, il n'y a pas non plus d'équitabilité quoiqu'on essaie de nous le faire gober...et puis y'en a un qui a le choix d'etre là, c'est bien le couillon avec son moule-bite!
Enfin moi ce que je dis!