mercredi 17 août 2011

Légiférer sur l'euthanasie pour responsabiliser la société?

Un médecin mis en examen pour suicide assisté. Le docteur Bonnemaison est poursuivi pour empoisonnement après le décès de quatre patients en fin de vie. 
Monumentale hypocrisie. Comment peut-on encore pénaliser ceux dont le métier consiste précisément à faciliter le passage vers l'au-delà?


Bien sûr que le débat attire polémique. Bien sûr qu'il faut jongler avec les termes quand on aborde l'euthanasie. Bien sûr que nous devons rester attentifs pour ne pas légaliser trop facilement une pratique qui risquerait d'arranger bien des héritiers.
Mais nous devons aussi dénoncer l'absurde hypocrisie qui entoure le problème. L'accompagnement à la mort dans les établissements spécialisés ne date pas d'hier et se pratique quotidiennement dans la plus stricte intimité. 
Et puisqu'aucun cadre juridique ne vient sécuriser les professionnels, ces derniers sont les seuls à prendre les responsabilités. Avec la famille. 
Comment juger de l'opportunité d'une euthanasie? L'âge, le degré de souffrance et beaucoup d'autres facteurs, je suppose, qui mettent en exergue la nécessité d'en finir. Et ça se passe ainsi depuis la nuit des temps. 
Davantage de morphine pour annihiler la douleur. Puis la mort survient. 
Empoisonnement selon le procureur. Et la vie alors? Ne devient-elle pas venin lorsque le corps démissionne? 
Le docteur Bonnemaison, je ne ferai pas de mauvais jeu de mot, ça n'en vaut pas la chandelle, paie cher le prix de l'ignorance. Hier, le parquet qui avait requis le placement en détention du médecin urgentiste, a fait appel de sa remise en liberté. Une honte.
Mais évidemment, moi, ce que j'en pense...

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