vendredi 24 août 2012

Les couleurs de la haine

Fou ce que la mort d'une "icône" peut susciter comme sentiments ambivalents chez le descendant du singe. JLD s'est éteint aujourd'hui. Et les réseaux sociaux, engorgés, ont frôlé l'apoplexie. J'ai lu, insensible, et  découvert combien célébrité pouvait rimer avec saleté.

 Jean-Luc Delarue a rendu l'âme (à qui de droit. Me demandez pas, j'en sais foutre rien). Jeune et encore beau sur les derniers clichés autorisés.
Toute la sainte journée, mon téléphone a bipé. Les twitts ont succédé aux tweets. Et dans notre malheur, un coup de chance,  l'iphone de Valou T épouse H n'avait plus de batterie. Ce qui n'a pas empêché un vaste défouloir de bons mais surtout, de mauvais sentiments.




En buvant ce soir un  coup à l'humanité, m'est venue cette question : qu'est ce qui a changé depuis la mort de Badinter.... Rien. La mort est restée une punition. Je ne parle bien évidemment pas ici du massacre massif de populations dont l'audimat frise celui d'Arte à 2h du matin.
Non. Je parle de la Vraie Mort. Celle qui touche parce qu'elle parle. La mort d'une "icône" de la télévision. Le mort à-la-mode-de-chez-nous. Celle qu'on idéalise. Celle qui réveille nos pulsions. De jalousie, de haine et souvent peu de pitié.
J'ai lu quelques clichés éplorés. Mais j'ai surtout perçu le ressentiment de non-personnes empressées d'enterrer celui qu'elles idôlatraient quelques années auparavant.
JLD, ce génie du PAF, qui a su imposer une nouvelle image du petit écran avant de s'envoyer en l'air et  au ciel à coups de rails, d'insultes et de coups de rouge.
JLD, le gendre idéal avant qu'il ne devienne le putching ball des petits média.
JLD ne pouvait pas monter si haut pour ne pas descendre aussi bas.
JLD ne pouvait pas réussir aussi facilement sans le payer. Le prix fort. La mort.
J'ai lu à ce propos des posts incroyables. Des "Bien fait", des "Il l'a mérité". Des "Qu'il crève, encore et encore et encore". Et je me suis dit. La peine de mort, était-ce autre chose ? Des "gens" qui scandent leur bonheur de voir souffrir, puis disparaître, un être ? Mais quelle personne faut-il être pour souhaiter autant de mal ?
Je ne suis pas sa femme. Ni son amie. Je suis juste un être humain. Et je ne comprends pas, en toute naïveté, quel plaisir on peut prendre au décès de quelqu'un, fut-il même un criminel. Ce qui en l'occurrence, aurait pu être le cas... (ref vol AF N° 75 566 ?).
Ses tords, s'il en a, est de n'avoir pas eu le temps de se réhabiliter devant les caméras. D'avoir accepté ses erreurs. D'avoir avoué ses addictions. D'avoir parlé de sa maladie, qui le rongeait. Toutes ces petites choses qui le rendaient humain. Et les petites gens préfèrent les Dieux. Les morts brutales confèrent un héroïsme que l'agonie ne permet pas.
M'enfin, vous savez ce que j'en pense.


samedi 18 août 2012

La boussole


J'ai perdu tout sens de l'orientation. C'est arrivé ce soir. Et Dieu sait pourquoi, j'ai immédiatement raccordé les fils rouges au bouton écarlate qui me sert de cerveau. C'est arrivé, c'est tout. Fatigue, absence, solitude. Des sentiments universellement communs qui, conjugués au présent, sèment une zizanie contagieuse depuis le coeur, jusqu'à l'esprit.



Quand le temps se fait rude. Quand il se fait sentir. Quand il pèse, même, plus lourd qu'il ne devrait. Quand il n'en finit pas. Quand il se prélasse jusqu'aux dernières secondes qu'ils envoient mourir en écho de minutes passablement perverses.  Alors je me retourne. Et je vois, sur le pas de mes rêves, une enfant aux yeux graves qui regarde par delà, derrière ou devant. Peut-être même de biais. C'est incertain. 
Mais vers demain. Sûrement. C'est certain. 
Ce regard là qui me hante n'est pas le mien. Simplement, celui du chagrin.
Quand on sait lire par delà les familles, les histoires, les bonheurs et puis quand on apprend, enfin, à déchiffrer les signes.
Quand on croit tout savoir, des familles, des histoires, des bonheurs pour comprendre qu'enfin, rien restera sans fin.
Quand on a tout vécu des familles, des histoires, des bonheurs, quand tout se résume en sorte à fine peau de chagrin.
Alors, alors on se retourne vers l'enfant. Ses yeux graves. Son visage, incertain. Penché. Vers demain croyait-on ? Vers demain ? Mais il hésite voyez-vous, il oscille. Tellement, qu'on ne sait plus quelle boussole l'anime. Tellement qu'on se sait plus quel sens lui donner. Tellement qu'on ne sait plus bien qui l'on a pu aimer.