Fou ce que la mort d'une "icône" peut susciter comme sentiments ambivalents chez le descendant du singe. JLD s'est éteint aujourd'hui. Et les réseaux sociaux, engorgés, ont frôlé l'apoplexie. J'ai lu, insensible, et découvert combien célébrité pouvait rimer avec saleté.
Jean-Luc Delarue a rendu l'âme (à qui de droit. Me demandez pas, j'en sais foutre rien). Jeune et encore beau sur les derniers clichés autorisés.
Toute la sainte journée, mon téléphone a bipé. Les twitts ont succédé aux tweets. Et dans notre malheur, un coup de chance, l'iphone de Valou T épouse H n'avait plus de batterie. Ce qui n'a pas empêché un vaste défouloir de bons mais surtout, de mauvais sentiments.
En buvant ce soir un coup à l'humanité, m'est venue cette question : qu'est ce qui a changé depuis la mort de Badinter.... Rien. La mort est restée une punition. Je ne parle bien évidemment pas ici du massacre massif de populations dont l'audimat frise celui d'Arte à 2h du matin.
Non. Je parle de la Vraie Mort. Celle qui touche parce qu'elle parle. La mort d'une "icône" de la télévision. Le mort à-la-mode-de-chez-nous. Celle qu'on idéalise. Celle qui réveille nos pulsions. De jalousie, de haine et souvent peu de pitié.
J'ai lu quelques clichés éplorés. Mais j'ai surtout perçu le ressentiment de non-personnes empressées d'enterrer celui qu'elles idôlatraient quelques années auparavant.
JLD, ce génie du PAF, qui a su imposer une nouvelle image du petit écran avant de s'envoyer en l'air et au ciel à coups de rails, d'insultes et de coups de rouge.
JLD, le gendre idéal avant qu'il ne devienne le putching ball des petits média.
JLD ne pouvait pas monter si haut pour ne pas descendre aussi bas.
JLD ne pouvait pas réussir aussi facilement sans le payer. Le prix fort. La mort.
J'ai lu à ce propos des posts incroyables. Des "Bien fait", des "Il l'a mérité". Des "Qu'il crève, encore et encore et encore". Et je me suis dit. La peine de mort, était-ce autre chose ? Des "gens" qui scandent leur bonheur de voir souffrir, puis disparaître, un être ? Mais quelle personne faut-il être pour souhaiter autant de mal ?
Je ne suis pas sa femme. Ni son amie. Je suis juste un être humain. Et je ne comprends pas, en toute naïveté, quel plaisir on peut prendre au décès de quelqu'un, fut-il même un criminel. Ce qui en l'occurrence, aurait pu être le cas... (ref vol AF N° 75 566 ?).
Ses tords, s'il en a, est de n'avoir pas eu le temps de se réhabiliter devant les caméras. D'avoir accepté ses erreurs. D'avoir avoué ses addictions. D'avoir parlé de sa maladie, qui le rongeait. Toutes ces petites choses qui le rendaient humain. Et les petites gens préfèrent les Dieux. Les morts brutales confèrent un héroïsme que l'agonie ne permet pas.
M'enfin, vous savez ce que j'en pense.
Depuis la nuit des temps, le peuple se presse devant l'échafaud pour voir tomber la tête des rois et des autres...
RépondreSupprimerComme tous ces automobilistes qui s'arrêtent sur la bande d'arrêt d'urgence pour voir de plus prêt l'accident... Plus c'est sanglant, plus de spectateurs il y a. Faut croire que le malheur des autres assoit le bonheur des uns...
RépondreSupprimerC'est à croire que le malheur des autres a quelque chose de rassurant... ou disons que cela ressemble à des petites vengeances : "Ma vie est misérable, vide et monotone... et toi qui croyais t'élever au-dessus des autres avec ton succès, ta beauté, ta richesse... tu t'es brûlé les ailes, c'est bête hein ?!" C'est fou de voir comment l'homme (au sens être humain) se gave du malheur des autres. Pour combler le vide faut-il du sensasionnalisme sanglant ?!
RépondreSupprimerMoi non plus je ne comprends pas...
Véro, quand Icare s'est brûlé les ailes, qu'est ce que l'homme en a dit ? Qu'il s'était approché trop loin de la vérité et qu'il était tombé de haut.
RépondreSupprimerAlors bien entendu, je ne compare pas Delarue à un surhomme. Mais je jouais sur votre métaphore. Et, je sais, je suis naïve de penser que la malheur des uns ne fait ne le bonheur des autres. Pourtant, j'y crois. C'est pour ça que je continue de pondre mes Zumeurs. Juste pour dire que le ressentiment, la méchanceté, la cruauté, c'est pas humain. Ou trop. Et que dans ce cas, il faut lutter.