Les circonstances de décès qui appellent une autopsie sont
souvent dramatiques. Perdre un
proche et devoir en plus livrer son corps au légiste : c’est double peine.
Et quand le cadavre revient toutes plaies ouvertes et les organes en sac au
pied du cercueil… Innommable.
Le procès des deux médecins accusés d’avoir rendu aux
familles les corps de leurs proches non recousus a encore été reporté cette
semaine. Pour la plus grande douleur des victimes qui n’ont toujours pas pu
entamer leur période de deuil.
Les deux prévenus officiaient à la morgue de Lens. Après une
inspection de la Ddass, elle a été fermée. C’est dire. Les plaintes sont
arrivées ensuite. Celle d’un époux d’abord dont la femme s’est suicidée en
avalant une bouteille de Destop. On lui restitue un cercueil scellé dont il
exige l’ouverture pour y placer une bible. « J’ai regardé à peine deux
secondes, aux pieds, un sachet avec les organes… J’en ai encore des
flashs ». L’horreur. Voire la bestialité. Un corps violé, rendu dépecé. Le
respect en berne.
Ensuite et je vous passe les détails, les plaintes et les
dossiers s’enchaînent. Témoignage de thanatopracteur qui dit ne pas avoir pu
habiller un cadavre parce que les membres étaient séparés. Il ajoute : « tous
les défunts que j’ai pu voir à Lens ont subi le même traitement : dépecés
comme des bêtes, les organes dans des sacs poubelle, les habits aux pieds… »
Malgré tout, les deux médecins devraient échapper à une
sanction pénale. Aucune qualification ne vient encadrer les faits. Les « atteintes à l’intégrité
du cadavre » pourraient ne pas être retenues parce que l’injonction d’autopsier
émane d’une réquisition judiciaire. Les droits de l’homme sont une notion qui
ne tient qu’à un fil, celui de la vie. La mort n’en fait, selon toute
apparence, pas partie.
Mais vous savez ce que j’en pense….
Chère Fanny,
RépondreSupprimerla mort fait bel et bien partie de la vie, elle en est le seul futur certain.
Le respect des cadavres est du aux vivants et les médecins légistes y ont manqué
Oui, je suis entièrement d'accord, même si tout cela est lié à nos croyances, comme à notre culture. Mais voilà : ce n'est pas inscrit dans la constitution.
RépondreSupprimerNos ancêtres (et bien avant les Gaulois...), respectaient encore davantage les personnes mortes que de leur vivant. Je pense bien entendu à la civilisation égyptienne. Mais il y en a tant d'autres....
Personnellement, ce fait divers me révolte et me donne envie de vomir. Oui, la mort fait partie de la vie. Je pense aussi à toutes ces femmes qui ne peuvent pas enterrer le corps de leur foetus perdu trop tôt... Considéré comme un "organe". Je ne sais pas où l'on va. Mais on y va.
Comme dit Kanachaburi Guide, le traitement "décent" du corps est un respect dut aux vivants, un acte d'humanité pour leurs mémoires et leurs sentiments fraichement blessés.
RépondreSupprimerMais -cynisme de notre société marchande- s'il n'existe aucun droit du cadavre ni autre, il existe par contre des devoirs et des obligations contractuelles liées au travail de thanatopracteur, et aussi -quand la famille est commanditaire- des obligations d'un prestataire envers son client.
Dans ces cas elles n'ont manifestement pas été respectées.
Société absurde où ce qui devrait être un acte d'humanité n'est que par le transactionnel et le monnayable.
Il faut que les députés votent une loi pour empe^cher cette barbarie !
RépondreSupprimer