J'ai essayé. De me coucher tôt pour voir l'aube se lever. D'arrêter de boire et même de fumer. D'écouter mes enfants rire. De sentir le sommeil me gagner. De marcher dans la garrigue en regardant la rosée perler. J'ai essayé. De lire le soir pour sentir le sommeil me gagner. De ressentir l'amour, ou même la haine. Non, juste de l'apathie. Même plus d'empathie.
Mais de sentir l'automne perler. De regarder le ciel un soir d'hiver. De boire un café en souriant à la vie. De tenter de parler aux arbres et d'écoute leur musique. De regarder le sapin scintillant de nuances. D'écouter les murmures de l'aube et ses promesses. Je n'ai pas pu. Je ne sais plus.
Alors je me suis dit,
Le temps passe et emporte avec lui ses secrets, un Dieu existe et te promet, demain, tout ne sera plus que ce que tu en feras.
Et j'ai dormi.
Plusieurs nuits.
Hantée de cauchemars plus réels que la vie. Tellement empreints de vide qu'au réveil, ça suintait de sentiments vécus et d'odeurs respirées. Inhalés, au hasard d'une vie.
J'ai tu, j'ai tu, j'ai tu. Puis devant le silence de journées torturées, j'ai parlé. Un mur a résonné. Le mur que j'ai épousé.
L'époux dort, malgré la nuit qui m'habite.L'époux dort du sourd sommeil de celui qui sait mais qui n'a plus à donner.
Les nouvelles que je lis ne me révoltent plus. Ce que j'en pense, ce que j'en disais, n'évoquent plus de colère. Le monde va. Le monde crie. Le monde est ce qu'il a toujours été : un microcosme de personnalités qui s'affrontent pour des idées. Elles sont vraies, elles sont fausses, elles s'opposent. Mais elles sont.
Quelle chance d'en avoir.
Ce que j'en dis.
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