C’était écrit, signé, évident. Le jury populaire a rendu sa décision devant la cour d’Assises de Montpellier en ce sens: Jean-Michel Bissonnet écope de trente ans de réclusion criminelle. Pour avoir commandité l’assassinat de son épouse le 11 mars 2008.
Un scénario à la Hitchcock. Il ne supportait plus sa femme. Jean-Michel Bissonnet a promis 30 000 euros à son jardinier pour la tuer d’un coup de fusil. Arme que Amaury d'Harcourt, ami intime du prévenu, a jeté dans le Lez.
Méziane Belkacem a avoué. Il a troué l’épouse d’un coup de fusil. Et a fini en taule sans percevoir son flouze.
Le vicomte d’Harcourt s’est livré dans la presse le mois dernier pour avouer son geste. Oui, il s’est débarrassé de l’arme, par amitié pour Bissonnet.
Et malgré toutes ces preuves désarmantes, l’homme continuait de plaider l’innocence. Et la révolte contre une institution républicaine partiale. «Justice de merde» a-t-il hurlé à l’énonciation du verdict.
En accord avec son avocat, il a donc décidé de faire appel.
Depuis la loi du 15 juin 2000 sur la présomption d'innocence, c’est devenu un droit. Mais pour les accusés, elle relève d'un pari très hasardeux.
Aux Assissses parisienne, les appels ont abouti, dans 43 % des cas, à une confirmation de la condamnation initiale. 24 % ont débouché sur une aggravation. Le jeu en vaut-il la chandelle?
Pour aller plus loin, qui donc est compétent pour juger en appel une décision du peuple souverain ? Une décision qualifiée d’infaillible? L’appel, c’est juste un jury modifié. 12 contre 9 en première instance. Pourquoi 12 citoyens seraient- ils plus perspicaces ou plus justes que 9 ? Très aléatoire. Coûteux et hypocrite.
D’un autre côté, que risque Bissonnet à faire appel, hormis rester en maison d'arrêt jusqu'au procès plutôt qu'être transféré rapidement en établissement pour peine où les conditions de détention sont meilleures. Sans compter 540 000 frais d’honoraires en sus. Mais comme l’homme aime à le rappeler, il a de l’argent. Et ce serait d’ailleurs pour cette raison que la justice s’acharne contre lui.
Le jardinier marocain n’a pas les mêmes moyens. Il accepte sa peine. 20 ans de réclusion pour 30 000 euros dont il n’a jamais vu la couleur. Et pour avoir tué de sang froid une épouse, une mère.
Quant au vicomte, il trouve très injuste sa condamnation «au vu des souffrances qu’il a déjà traversées». Mais malgré ses appuis, Hamaury d’Harcourt croupira 8 ans derrière les barreaux.
Quant à Bissonnet, le vent l’emportera. Loin de la scène médiatique. Parce qu’appel ou pas, l’homme dort ce soir en prison. Et ne devrait plus faire encore beaucoup parler de lui dans les mois à venir. Les soufflés retombent très vite...
Vous savez dans l'affaire Outreau personnes tout le monde étaient persuadé de leurs culpabilités...Et pourtant ils étaient innocents et bien pour JMB il y a des injustices depuis le début de cet affaire et cela ne dérange personne, le vicomte à pris 8 ans ce qui fait que on aurai pu penser qu'il en ferai au moins 4 et bien son avocat a déjà annoncé qu'il allait demandé une remise en liberté....c'est un scandale tout le monde a de la compation pour cette crapule mais avec les relations qu'il a tout est permis.Il faudrai commancer à se poser la question " ET SI C ETAIT UNE ERREUR JUDICIARE"
RépondreSupprimerVous avez raison cela dit, c'est un jury populaire qui a prononcé le verdict et sa décision s'avère infaillible.
RépondreSupprimerJe ne sais quoi penser de la culpabilité de Bissonnet. Mais je ne vois pas bien quel aurait été le mobile d'harcourt dans ce meurtre...
Mais sur le fond, ce qui me choque le plus, c'est l'appel. Parce que je ne vois pas pourquoi un second procès devant le peuple changerait quoi que ce soit, si ce n'est aggraver les peines déjà prononcées.
Votre parallèle avec le procès Outreau est très intéressant. Les erreurs judiciaires existent bien sûr. Nous ne pouvons nous targuer d'avoir une justice parfaite. Encore dans notre pays, les couloirs de la mort ont été supprimés...