Une seule arme :
la culture !
Quand toutes les
démocraties auront vécu leur 11 septembre, l’horreur prendra-t-elle fin ? Ce
n’est pas une question, elle n’a pas de réponse. Depuis des années, nous
plongeons doucement dans l’obscurantisme en courbant nos échines. France, j’ai
mal à la Liberté, à l’Egalité mais surtout, à la Fraternité…
Pour nous, en
France, le 7 janvier 2015 marque la fin d’un règne. Celui de la Liberté de la
Presse. Presse chérie, presse décriée,
mais presse libre. Presse menacée souvent, presse tuée aujourd’hui. Abattue de sang froid, sans pitié. Lâcheté,
ignominie. Nous sommes hébêtés.
Mourir pour un
dessin vaudrait bien un remake mais Brassens n’est plus là. Geluck, malgré sa
peine, nous a concocté ça :
La comparaison est
osé mais c’est dans la caricature que nous puisons les forces de rester
indépendants, d’esprit, de religion. Alors oui, nous avons vécu, nous aussi, un
11 septembre.
Nous sommes
tétanisés. Nous ne comprenons pas. Alors nous écoutons les intellectuels
s’exprimer. J’ai entendu des choses réconfortantes. Et puis j’ai lu la réaction
de Salman Rushdie : “La satire doit pouvoir s’appliquer aux religions”.
Mon poil s’est
hérissé. “Doit pouvoir” ???
Faut demander
l’autorisation à qui ? A Dieu ? Mais quel Dieu ?
Quel Dieu serait à
ce point con pour tuer ceux qu’il a enfantés ?
Faut séparer le
grain de l’ivraie. Dieu a bon dos pour expliquer l’innomable. L’horreur.
Le fanatisme se
nourrit de l’ignorance. Chaque année, des milliers de jeunes en déshérence sont
recrutés par une hydre à mille têtes qui brandit une image falsifiée de la
réalité.
Oui, le monde va
plutôt mal mais non, ce n’est pas nouveau.
Il en a même toujours été ainsi depuis qu’Eve a croqué la pomme.
Tuer au nom de
Dieu n’est pas un scoop. Parce que Dieu est une métaphore pour la soif de
pouvoir qui provoque la jalousie, pour l’échec, qui engendre la vengeance. Ce
Dieu là est un Veau d’Or. Il a toujours existé. N'est-ce pas Moïse ?
Ce que le monde
offre en plus aux forces occultes aujourd’hui, c’est la puissance d’un réseau
pour recruter, organiser la haine, instaurer la peur. Au nom d’un Dieu, ça
pourrait être au nom d’une race. Au nom de n’importe quoi.
Il n’y a qu’une
arme pour lutter contre ça : la culture. Conjuguée à l’information et la dérision,
la culture est un pouvoir. Voilà pourquoi nous avons si mal aujourd’hui. L’hydre
a frappé juste en détruisant ceux qui nous informent avec légèreté et
intelligence.
Luttons. Pour eux.
Pour nous. Luttons sans haine, sans amalgame. Nous n’avons pas peur.
Nous sommes
Charlie.