mercredi 7 janvier 2015

Une seule arme : la culture !


Quand toutes les démocraties auront vécu leur 11 septembre, l’horreur prendra-t-elle fin ? Ce n’est pas une question, elle n’a pas de réponse. Depuis des années, nous plongeons doucement dans l’obscurantisme en courbant nos échines. France, j’ai mal à la Liberté, à l’Egalité mais surtout, à la Fraternité…


Pour nous, en France, le 7 janvier 2015 marque la fin d’un règne. Celui de la Liberté de la Presse.  Presse chérie, presse décriée, mais presse libre. Presse menacée souvent, presse tuée aujourd’hui.  Abattue de sang froid, sans pitié. Lâcheté, ignominie. Nous sommes hébêtés.
Mourir pour un dessin vaudrait bien un remake mais Brassens n’est plus là. Geluck, malgré sa peine, nous a concocté ça :



La comparaison est osé mais c’est dans la caricature que nous puisons les forces de rester indépendants, d’esprit, de religion. Alors oui, nous avons vécu, nous aussi, un 11 septembre.
Nous sommes tétanisés. Nous ne comprenons pas. Alors nous écoutons les intellectuels s’exprimer. J’ai entendu des choses réconfortantes. Et puis j’ai lu la réaction de Salman Rushdie : “La satire doit pouvoir s’appliquer aux religions”.
Mon poil s’est hérissé. “Doit pouvoir” ???
Faut demander l’autorisation à qui ? A Dieu ? Mais quel Dieu ?
Quel Dieu serait à ce point con pour tuer ceux qu’il a enfantés ?

Faut séparer le grain de l’ivraie. Dieu a bon dos pour expliquer l’innomable. L’horreur.
Le fanatisme se nourrit de l’ignorance. Chaque année, des milliers de jeunes en déshérence sont recrutés par une hydre à mille têtes qui brandit une image falsifiée de la réalité.
Oui, le monde va plutôt mal mais non, ce n’est pas nouveau.  Il en a même toujours été ainsi depuis qu’Eve a croqué la pomme.
Tuer au nom de Dieu n’est pas un scoop. Parce que Dieu est une métaphore pour la soif de pouvoir qui provoque la jalousie, pour l’échec, qui engendre la vengeance. Ce Dieu là est un Veau d’Or. Il a toujours existé. N'est-ce pas Moïse ?
Ce que le monde offre en plus aux forces occultes aujourd’hui, c’est la puissance d’un réseau pour recruter, organiser la haine, instaurer la peur. Au nom d’un Dieu, ça pourrait être au nom d’une race. Au nom de n’importe quoi.
Il n’y a qu’une arme pour lutter contre ça : la culture. Conjuguée à l’information et la dérision, la culture est un pouvoir. Voilà pourquoi nous avons si mal aujourd’hui. L’hydre a frappé juste en détruisant ceux qui nous informent avec légèreté et intelligence.
Luttons. Pour eux. Pour nous. Luttons sans haine, sans amalgame. Nous n’avons pas peur.
Nous sommes Charlie.